C’est de l’intox. Lettre ouverte d’un Chti excédé à Monsieur Dany Boon

Cher Monsieur Dany Boon.
Mon bon Dany, pour faire plus court.

Je t’écris pour t’exprimer mon vif mécontentement, car ton succès au cinéma me pourrit la vie.
Certes, je me réjouis pour toi que ton film cartonne comme c’est pas permis et que tu renvoies les standards du ciné Ouryesque, voire Titanesque, aux oubliettes.

Dany Boon et Kad Merad dans “Bienvenue chez les Ch’tis“

Cependant, permets moi de te dire qu’à cause de toi, ma vie est devenue un enfer.
Chti moi-même depuis ma naissance, par un malheureux concours de circonstances (papa voulait le fric de ma mère, Adèle, et il a tapé “fricadelle” sur Google), je ne peux plus faire un pas dans la rue sans recevoir une grande tape dans le dos, me faire traiter de “biloute”, et autres gestes soi-disants complices, toutes les dix minutes, à grands renforts de ” Heinnn ??”.

Chômeur, comme il se doit par chez nous, je viens de postuler pour un job en Région Rhône-Alpes.
Naïvement, je pensais profiter du fort capital de sympathie envers un expatrié issu des terrils glauques et attiré par les massifs immaculés.

Je me suis fait jeter comme un malpropre : “Ah, non, Chtis go home !” et autres “Bienvenue chez les Chtis? T’as qu’à rentrer à t’ barraque !”

Auprès de mes amis, (que j’ai tous perdus rapidement), c’est le summum.
Pas un jour sans recevoir un mail des 4 coins de la France sur le mode : “Eh ! Toi qui es Chti! T’as vu que le cours de la patate augmente ?” ou bien encore : “Sur le Post, ils disent que Sarko parle Chti”.

Mon bon Dany, je t’en supplie…
Puisque tu viens avec mérite et talent de rejoindre le club très fermé des artistes fortunés, fais donc comme eux : choisis-toi vite une cause humanitaire et laise tomber le drapeau Chti !

Ce ne sont pas les défis planétaires qui manquent. Pense, par exemple, que depuis tes sketches, les ventes de K-way se sont effondrées. Je ne parle même pas de celles des Twingo.

PS: si tu as bien reçu ce message, laisse sonner deux fois. Je ne décrocherai pas, sûr que ce sera toi. Eu’n baise à tin front !

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