REVIEW - Toute la journée de samedi, on a craint le pire. Les trombes d'eau que le ciel ne cessait de déverser nous laissaient penser que la fête pouvait être gachée par le déluge qui s'abattrait sur le For Noise. Mais finalement, nul besoin d'être sauvé des eaux, le soleil repointant le bout de son nez et chassant les nuages. La soirée pouvait enfin débuter.
Pour beaucoup de personnes présentes, il est FranzFerdinand-4h lorsque la soirée débute. C'est donc à The Animen que revenait la tâche d'ouvrir cette dernière journée à Pully. Et il ne fallut pas bien longtemps aux Carougeois pour chauffer un public déjà aux abois. Impossible de passer à côté du groupe suisse le plus programmé en festival cette année. Ne cherchez pas, ils sont partout et ils le méritent. Leur rock enragé et accrocheur n'a d'égal que leur énergie scénique débordante et la magnificience de leur cravates texanes. La dernière fois que nous les avions vu, c'était à Paleo et si ce jour-là, la chaleur avait quelque peu réduit leur entrain, ce samedi leur prestation était juste parfaite.
A FranzFerdinand-3h, nous enchainons avec un petit passage par la scène Abraxas pour constater que les Static Frames n'ont rien perdu de leur énérgie. Le rock grizzlibearien des Bâlois est toujours aussi efficace que lorsque nous les avions découverts il y a deux ans avec leur premier EP, VIVARIUM. Et au vu des réactions dans la salle, il est certain que les titres de leur premier album BLACK SAND aura su contaminer plus d'une personne présente.
Il est alors FranzFerdinand-2h lorsque Poliça entre en scène pour un changement d'ambiance qui aura tout loisir de chauffer un peu plus l'assistance. L'électro tripopique et fougueuse des Américains enflamme la grande scène aux prémices d'une nuit tombante et accompagnée de nuages revenants. Habitée par sa musique Channy Leaneagh communique parfaitement son plaisir d'être sur scène et envoûte la foule du For Noise. La voix chaude et en relief est de toute beauté. Une prestation sans faux pli et notre coup de cœur de cette édition.
L'heure H se rapproche, mais à Franz Ferdinand-1h, il était temps de faire un passage au DeMovie Salon, car il était l'heure de Monoski. Et vu le monde qu'il y avait dans la salle, il fallait mieux être à l'heure pour pouvoir entrer et trouver une petite place au milieu de cette foule. Le public ne s'y trompait pas, comme à son habitude le duo fribourgeois défendait avec brio son garage rock toujours aussi efficace et rageur.
Voilà, nous y étions, le moment que tout For Noise attendait était arrivé. Déjà à l'annonce du programme les organisateurs avaient fait sensation et pouvait être fiers d'avoir su convaincre un groupe qui habituellement joue devant quatre fois plus de personnes que le festival peut en accueillir. Alors, le plaisir qu'ils ont du ressentir au moment de la bronca du public qui sonna à l'entrée du groupe sur scène devait être indéscriptible. Et lorsqu'ils on vu le plaisir des Ecossais à enchaîner leurs tubes entrelacés des titres du dernier album sorti la veille, ils ont dû profiter un maximum de cette heure et quart de bonheur. Car tout y était: un public comblé par la prestation d'un groupe qui n'était pas là pour faire de la figuration, un lieu magique qui de par sa taille donnait une dimension humaine mais sensationnelle au spectacle, une brève pluie qui venait rappeler à tout le monde que c'est cool les festivals mais qui n'aura pas résister à "Ulysses", mais surtout un concert vivant, dansant, à l'exécution parfaite et sans bavure. Bref, exceptionnel! Merci à tout le For Noise pour les moments magiques que nous avons passé lors de ces trois jours. Il ne reste plus qu'une chose à dire: vivement l'an prochain.