Tome 2 : Trois épines
Editions L'Homme Sans Nom437 pages19,90 euros
Résumé :
France, fin du XVIIIe siècle.
Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l’univers occulte d’Artus.
Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d’instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d’une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l’existence de Rose s’annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels...
L'avis de Dup :
Voilà un livre qu'il me tardait de lire, et pourtant j'en reculais sans cesse la lecture. Je l'ai depuis les Imaginales, trois mois donc. Il a été sans cesse sur le dessus de ma PAL où je pouvais l'admirer. Et sans cesse, c'était un livre du dessous qui atterrissait dans mes mains. J'avais peur, oui, terriblement peur d'être déçue. Le tome 1, La floraison, m'avait tellement enchantée que j'en arrivais presque à me persuader qu'il se suffisait à lui-même !
Heureusement la gentillesse de l'auteur et la confiance de l'éditeur m'ont poussée à passer le cap et ce fut à nouveau un plaisir de lecture intense. Avant de l'entamer j'avais parcouru la chronique de Melisende du Bazar de la littérature. Meli a employé un mot qui n'a eu de cesse de raisonner dans ma tête tout du long de ma lecture : le raffinement. La plume de cette auteur est tout simplement magique. On plonge dans son monde comme dans un rêve merveilleux et la dernière page tournée, le XXIe siècle nous semble bien fade, bien laid même.
- Attention, ceux qui n'ont pas lu le tome 1, arrêtez vous là et filez à la conclusion, où relisez la chronique précédente. Je me suis décarcassée lors de cette première chronique pour ne pas spoiler, mais parler de ce tome 2 le fera inévitablement, et ce dès la première ligne qui suit !
Nous retrouvons donc la comtesse Rose, le comte Artus et son jeune frère Adelphe, le vicomte, quelques 200 ans plus tard. Toujours aussi jeunes, toujours aussi beaux... Nous sommes en 1789 et la France est secouée par son peuple qui gronde. Les états généraux piétinent, le roi hésite et il ne fait pas bon être noble. Mais tout cela passe bien au-dessus de la tête de Rose car elle est à Saint-Pétersbourg, à la cour de la tsarine Catherine. Cela fait dix ans qu'elle s'y trouve, dix ans qu'elle vit son exil comme un bannissement. Puis Artus la rappelle enfin à lui... sauf que Rose entre temps a pris un servant, le prince Vassili. Un beau slave à ses petits soins qu'elle ramène dans ses bagages. Et si Artus la rappelle, c'est qu'il a bien d'autres soucis que la révolution française qui couve ! Rébellion et complots s'ourdissent au sein des différentes branches d'immortels, et ses extraordinaires pouvoirs ne suffisent pas à les déjouer tous.Ce résumé plus que succinct que je viens de vous brosser va apporter son lot d'actions, on ne s'ennuit pas une seule seconde. Mais surtout il va permettre à l'auteur de mettre ses personnages dans une ambiance tendue, une situation explosive et creuser encore plus leur psychologie. Elle va encore une fois nous prendre aux tripes, car plus ils se déchirent, plus ils souffrent et plus on les aime. On ne peut même pas en haïr un pour se soulager ou se défouler ! Non, ils ont tous des tords, mais ô combien excusables ! Alors que dans le premier tome je n'en avais que pour Artus, maintenant Rose a rejoint la cote de son mentor, et Adelphe n'est pas loin de le dépasser. En fait je suis incapable de dire lequel je préfère.Avec Céline Landressie, on est loin du genre littéraire qu'on appelle la bit-lit. Et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'aime la bit-lit. Mais ici c'est vraiment une classe au-dessus. Soit, ses personnages vivent la nuit, ils sont pris d'un sommeil comateux le jour et les rayons du soleil les consument. Soit ils se nourrissent de sang. Soit ils ont des pouvoirs et des facultés surnaturelles. Et pourtant sa façon de les dépeindre en fait des personnages bien réels que l'on a envie de côtoyer, des gens pour qui l'on a du respect. Quand en plus, elle plonge Artus dans des recherches sur l'origine de leur engeance immortelle, les différents mythes sont passées au crible pour notre plus grand plaisir et l'intérêt de cette lecture monte d'un cran encore.Avec une écriture toute en finesse l'auteur nous livre une série historique et fantastique raffinée. Oui, Meli tu as totalement raison. Je suis définitivement fan de son style et j'attends la suite avec impatience. Un deuxième tome à la hauteur du précédent, c'est donc un nouveau coup de coeur qui vient confirmer le parcours sans faute que je réalise depuis le début avec cette maison d'édition. HSN, retenez bien ce nom.Lisez cette saga, c'est un enchantement !
Un coup de coeur également pour la couverture, signée Magali Villeneuve. Même si je préfère celle du premier tome, Artus il est encore plus beau que ça dans ma tête :))