Titre original : Oki de matsu (Japon, 2004)
Pour avoir molesté son patron alors qu'il tripotait sa mère - elle, passe encore-, Kyôko se voit contrainte de démissionner et se
retrouve à pointer au chômage et à rester vivre seule à 36 ans chez sa mère. Une voisine lui propose alors une rencontre arrangée avec un homme fou de son entreprise... Au travail, de solides liens d'amitié
se tissent entre Oikawa et Futo, tous deux sortis de la
même promotion et recrutés dans la même entreprise d'équipement sanitaire et la même ville. A tel point qu'un pacte les lie : si l'un d'eux meurt, l'autre devra détruire le disque dur de
son ordinateur pour emporter avec lui ses secrets. Or Futo meurt accidentellement...
Conçue en diptyque, cette vision du monde du travail au Japon s'ouvre sur le regard désabusé d'une jeune femme lucide, en proie au
chômage et au sexisme, et se referme sur une amitié entre collègues au travail si solide qu'elle va bien au-delà de l'amour et de la mort. Comme l'endroit et l'envers d'un décor quotidien.
Mais l'impertinence du premier l'emporte sur l'affection du second :
"Chose bizarre, les femmes qui aiment les enfants ont l'air douces et
celles qui disent les détester ont l'air méchantes. Bien sûr, tout le monde sait que les enfants ne sont pas des anges. Ils sont sales, ils mentent, ils font des caprices, ils sont niais et
enquiquinants au possible." (p. 19)
ITOYAMA, Akiko. – Le Jour de la Gratitude au Travail / trad. du japonais par
Marie-Noëlle Ouvray. - Picquier, 2008. – 100 p.. – ISBN 978-2-87730-990-5 : 13 €.