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Kickstarter est-il vraiment la terre promise ?

Publié le 26 août 2013 par Monartiste
Kickstarter est-il vraiment la terre promise ?

Mirage ou terre promise ?

Le crowdfunding, alimente les chroniques web dans tous les médias. On présente cette nouvelle voie de financement en plein essor comme la solution à la crise de financement de la création.

Les nombreux succès outre-atlantique font rêver les jeunes entrepreneurs français, en particulier dans le secteur des jeux vidéos et des produits Hi-tech. Kickstarter est devenu le nouvel eldorado à conquérir.

Mais qu’en est-il vraiment ? Est-ce beaucoup plus facile de rassembler des fonds pour financer son projet au Etats-Unis ? Est-il possible comme laisse penser, les « succes story » relayés dans les médias, que tout le monde puisse s’il rencontre son public réussir à lever des millions de dollars.

Derrière ces succès, se cachent aussi des risques, des possibles dérives et de nombreuses déceptions.

Oui le potentiel est énorme…

Kickstarter est-il vraiment la terre promise ?

Les chiffres l’attestent, il ne s’agit plus d’un épiphénomène mais d’une vraie tendance à travers le monde. Plus de 755 millions de dollars ont été rassemblé et 47 000 projets financés depuis la création du site . Même si l’on ne peut nier que les internautes (principalement américain) aiment la nouveauté, l’innovation et l’originalité et culturellement sont plus demandeurs. Faut-il rappeler encore que la responsabilité du projet incombe à son porteur et que c’est à lui d’animer, de faire vivre sa campagne et que le mérite des campagnes réussies reviennent souvent aux créateurs. Même si la plateforme a un rôle important en créant les conditions favorables et en valorisant les initiatives des porteurs de projets, les internautes lorsqu’ils financent un projet, font avant tout confiance aux porteurs de projets et s’intéresse surtout à la présentation du projet et à l’engagement du porteur dans sa campagne.

Une concurrence rude 

Kickstarter le crie haut et fort, la vocation du site est de financer les bonnes idées et de créer une communauté autour de ces projets, si dans l’idéal, l’intelligence collective favorise les meilleurs projets et leur permettre de naître, on ne peut nier  la concurrence  féroce (plus de 3800 projets sont présentés en même temps sur la plateforme.). Ne l’oublions pas il y a deux moteurs importants, la proximité et l »identification aux porteurs de projets, deux facteurs de succès sur lesquels vous pourrez difficilement vous appuyez si vous êtes français. En outre, tout le monde ne part pas avec les mêmes armes en terme de communication et de visibilité. Vu le nombre de projets présents, il y a nécessairement des déçus et sans préparation cela risque d’être vous.

Non les montants moyens rassemblés sur Kickstarter ne sont pas beaucoup plus élevés qu’en France.

Si l’on fait fi de la concurrence, que l’on peut presque souhaiter, les chiffres le montrent, la grande majorité des projets qui sont financés sur Kickstarter (plus de 30.000 sur 47 000) rassemblent moins de 10.000 €. Tout comme Kiss Kiss Bank Bank ou  Ulule en France ( le montant moyen tourne autour de 4.500 €), Kickstarter libère la créativité et finance avant tout des micro-projets, ce dont d’ailleurs, je pense, l’on peut se réjouir.

Les projets dépassant le million ne représentent qu’une infime partie des projets financés sur Kickstarter, (une proportion de 41 pour 45 723). Lorsque l’on regarde de plus près et que l’on analyse ces campagnes, on se rend compte qu’ils sont souvent loin d’être des illustres inconnus, mis à part peut-être Julie Uhrman pour la console Ouya. Ce constat est d’autant plus vrai dans le jeu vidéo ou le cinéma, où des réalisateurs et des studios s’appuient sur leur bonne réputation et leur communauté existante, souvent éparpillée ou dormante, pour relancer un projet fédérateur et réussir à rassembler une somme importante. Dans un article dans 20 minutes, la journaliste a même évoqué le passage de du «crowd funding» au «fan financing», considérant que de plus en plus de stars d’hollywood en profitaient et capitalisaient sur leur nom. (J’en traite dans un prochain article).

En vous appuyant sur votre communauté et en définissant bien votre stratégie, vous pouvez atteindre des sommets

Au-delà de la formule, il faut prendre conscience que le crowdfunding reste souvent du financement communautaire. Le bouche à oreille se propage d’autant mieux lorsque l’on peut déjà s’appuyer sur une communauté existante. Les projets qui ont atteint des sommets en sont la preuve même en France, avec Noob le film qui pouvaient s’appuyer sur une communauté de fans réactive et collaborative déjà importante ou le cosmonaute dont la communauté s’est construite  sur un temps long. Il est difficile, pas impossible certes, qu’un projet, attire des milliers de contributeurs, sans avoir eu de premiers succès ou une reconnaissance. Mais la confiance et la résonance nécessaire se bâti rarement uniquement à travers une page profil ou une vidéo.

Là encore, il ne s’agit pas de casser vos rêves de succès, mais d’être réaliste quand au montant que vous pourrez rassembler, il est préférable de s’inscrire, comme la très bien fait les porteurs de projets de Noob le film sur Ulule, dans une stratégie ambitieuse mais avec un premier objectif financier modeste et d’espérer qu’il explose et qu’une dynamique positive se crée, que de viser un objectif trop élevé et de finir sur un échec.

Le succès est quasi assuré lorsque le projet est bien préparé et que l’on réussit à mobiliser son premier cercle qui accorde la confiance nécessaire pour envisager ensuite d’atteindre des sommets. Même lorsque l’on est français et que l’on lance sa campagne sur Kickstarter, le plus bel exemple est la campagne menée par  Séverin Marcombes, CEO et co-fondateur de ForgetBox pour prévendre et produire un mini-connecteur de stockage développé , dénommé Plug, que vous pouvez retrouver ici  et auquel vous vous pouvez continuer à contribuer.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est déjà un beau succès !

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Statistiques de Kickstarter 

Statistiques de Kiss Kiss Bank Bank 


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