La crise des subprimes a jeté un pavé dans la mare du capitalisme mondial. Alors que les performances des entreprises ne connaissaient qu'une croissance positive, voilà qu'un grain desable vient d'enrayer le fonctionnement de l'économie mondiale.
Ces dernières années, le capitalisme mondial ne savait plus où trouver de nouveaux relais de croissance. Après avoir anticipé une hausse importante des bénéfices des entreprises, les spéculateurs ne savaient plus où faire de grosses plus values. Alors ils se sont tournés vers une prise de risque plus importante, pourquoi ne pas permettre à des personnes de devenir propriétaires alors que leurs revenus ne le permettent pas ? L'idée n'est pas nouvelle mais ce qui est nouveau c'est que son origine n'est pas une demande sociale mais économique et c'est bien là le problème. En effet, d'un point de vue social, tout le monde rêve d'être propriétaire de son logement.
Les spéculateurs ont aperçu à travers ce besoin, un formidable outil de croissance. Le problème vient ensuite de la manière dont ces prêts ont été constitués. Un bon spéculateur se doit de limiter ses risques. Les banques à crédits à risque (subprimes) ont donc décidé de prêter à des taux importants et variables afin de se couvrir leurs risques.
Les emprunteurs se sont donc engagés pour de longues années (plus de 30 ans souvent) pour rembourser un prêt immobilier. Pour ma part je vois cela comme une sorte de location longue durée avec une option d'achat sur le bien en question.
Ce système a perdu pied lorsque les taux directeurs se sont mis à augmenter compte tenu de l'inflation mondiale importante. Les taux variables des crédits se sont donc mis à monter et les ménages à s'étouffer avec des difficultés de plus en plus importantes pourfaire face aux mensualités. Cela est donc le premier effet de la crise des subprimes : des difficultés pour faire face aux mensualités.
Compte tenu de cela les ménages pour survivre ont commencé à vendre leur bien qu'ils venaient d'acheter et les taux continuaient encore d'augmenter. De plus en plus de ménages se sont mis à vendre c'est alors que le deuxième effet de la crise des subprimes est arrivé : les prix de l'immobilier US ont entamé une forte chute (avec des records de plus de 25% de baisse par an).
Les spéculateurs du monde entier avaient pour maximiser leur risque indéxé des produits sur les prix de l'immobilier ou directement sur les crédits à risque avec parfois même des effets de levier important (en gros en investissant plus que leurs fonds propres…). Tout ces produits ont perdu alors énormément de valeur. C'est là le troisième effet des subprimes : les opérateurs financiers ont perdu énormément d'argent et la crise des crédits s'est propagée au monde entier.
Lorsque l'on parle d'opérateurs financiers, il s'agit de fonds spéculatifs (hedge fund), de banques, d'assureur… Ces rois de la finance ont distillé ces produits à tout type d'épargnant, du petit au gros, en lui ventant des taux incroyables. Cela est le quatrième effet des subprimes : les épargnants ont perdu énormément d'argent et doivent revoir leur consommation pour vivre ou épargner de nouveau.
Les banques dans cette affaire ont perdu une grande partie des liquidités dont elles disposaient. Les banques centrales sont donc venues à leur secours afin de ne pas avoir de banqueroute mondiale. C'est le cinquième effet subprimes : les Etats via les banques centrales ont réinjecté de l'argent dans les banques.
Malgré ces aides des banques centrales, les plus grandes banques sont contraintes de faire des augmentations de capital. Un autre effet des subprimes : les actionnaires des plus grandes banques ont perdu de l'argent par la dilution du capital.
Les banques ne disposant plus de liquidités importantes, ne peuvent plus prêter de l'argent à tour de bras. Dernier effet des subprimes : l'économie mondiale entre en récession car les banques doivent limiter leurs prêts, il y a donc un ralentissement des investissements et une baisse des prix de l'immobilier (principalement financé par des prêts).
Par ailleur, les investisseurs ne sachant plus où donner de la tête doivent investir dans des valeurs refuges (or, pétrole, matières premières en général). C'est un autre effet des subprimes : la hausse des prix des matières premières et donc une inflation mondiale sans précédent.
Les pays les plus pauvres peinent à s'approvisioner compte tenu des prix mondiaux en forte hausse. Autre effet des subprimes : la hausse des marchés mondiaux des matières premièresprovoquent la famine dans les pays les plus pauvres.