Non, non, arrêtez de cligner des yeux, vous n’hallucinez pas! Et ce n’est pas non plus un bogue de Facebook, de votre blogroll ou de votre nouveau lecteur de flux RSS. Il y a bien un soubresaut dans le Hameau !
Son cerbère sort de sa torpeur pour venir vous jaser un peu et aussi pour enlever un peu de poussière dans ses sentiers désertés aux décors vétustes et sans vie. Ça me chagrine d’avoir laissé mon petit patelin virtuel à l’abandon comme ça, dénudé d’ambiance, comme une lente agonie. Mais je vous le confirme, ce bout de pays que j’ai construit dans la blogosphère est là pour rester sous une forme ou une autre. Sous un rythme ou un autre. Mais il sera. C’est mon chez moi virtuel et j’y tiens.
Voilà, au début de cette accalmie, l’hiver dernier, j’ai commencé à être moins présent. Plus espacé. Inconsciemment, c’était voulu. Une pause/moratoire me semblait arrivée à point. Comme un ressourcement, un réalignement. Et pourquoi pas? Ainsi ce fut. Puis, semaines s’additionnant au mois, les bienfaits se sont fait sentir et bientôt le goût de s’y remettre s’est pointé le bout du nez. Ce ne fut qu’un épisode spontané, car la sournoiserie qui commençait à s’immiscer dans ma vie prenait de plus en plus de terrain. Sans trompettes ni tambours.
Des douleurs au cou et aux épaules en janvier avec une névralgie qui s’intensifie de semaine en semaine. Un méga torticolis infernal qui redescend dans mes membres supérieurs et qui m’handicapent. Bientôt, ce fût la tournée des salons du livre du printemps. Que de moments merveilleux. Mais, entachée par les douleurs qui s’accentuent. J’ai passé au travers sous médication modérée jusqu’au mois de mai où là tout a commencé à débouler.
Consultation de mon médecin, douleurs intenses et aigues, physiothérapie, morphine sur trente jours, ensuite paresthésies sévères (engourdissements) dans les deux bras avec sensations fortes de brûlures. Les brûlures/engourdissements se sont ensuite propagés sur les épaules, tout le côté droit du dos, puis la jambe droite, suivi de l’aine et bientôt tout le ventre et la taille. Une méga inflammation sur le ¾ de mon corps. Et durant l’été rien ne change, tout empire. Les doigts bougent au ralenti, ceux de droits se recroquevillent et son quasi immobiles. Je n’ai plus de sensibilité dans les mains et les bras. La mobilité du bras gauche se restreint et je perds de la force. J’ai aussi des spasmes. Ma jambe droite s’y mets aussi. Je claudique, je m’épuise à marcher quelques pas. Les escaliers, c’est l’enfer. Je n’ai plus le sens de l’équilibre. Je marche comme un gars en boisson. Et maintenant le froid me fait mal. Les gouttes de pluie à travers mes vêtements agissent comme des clous sur ma peau. L’air climatisé me transperce l’épiderme. Ma situation se détériore de plus en plus. Là, ça va mal en bébitte!!!
En catastrophe : Physio, Scan, EMG et IRM. La conclusion est sortie il n’y a pas longtemps : En terme médicale : sténose spinale sévère et myélopathie causées par des hernies cervicales majeures. En bon français, ces hernies ont écrasé sévèrement ma moelle épinière et l’ont endommagée. Le recours à un Neurochirurgien est requis dans les plus brefs délais.
Entrer dans l’engrenage médical pour trouver ce spécialiste, ce n’est pas de tout repos. La vie met de merveilleuse gens sur nos chemins et j’ai été choyé. Je ne saurai comment remettre la pareille. De ce fait, j’ai pu entrer en contact rapidement avec ce neurochirurgien et le couperet est tombé :
Je dois être opéré d’urgence. De ne pas le faire me destine à très court/moyen terme à une conclusion sans équivoque : La paralysie, la quadriplégie (il faut dire tétraplégie maintenant) vu que la lésion de la moelle est au niveau cervical. J’ai rencontré celui qui doit m’opérer mercredi dernier. Il a déplacé un patient pour céduler mon opération ce prochain vendredi. La chirurgie consiste à m’enlever un disque entre deux vertèbres et de le remplacer par une prothèse retenue par une tige métallique vissée et ainsi enlever la compression faite sur la moelle épinière.
Voilà donc ce qui se tramait depuis l’hiver dernier, un mal sournois qui est venu me gruger l’existence jusqu’à ce que l’on le débusque de ses tranchées. Maintenant que je connais la cause, j’apprivoise un peu mieux la situation même si les conséquences me virent dans tous les sens. La tétraplégie est un mot qui fait peur. Et bien honnêtement j’ai eu, j’ai encore la trouille.
Mais, je suis pris en charge maintenant. L’issue fatale pourra être évitée cette fois. L‘opération a pour unique (le chirurgien l’a précisé plusieurs fois) raison d’arrêter le processus de compression sur la moelle. (Il n’y a plus de place). Les dommages causés à la moelle resteront permanent. Donc, il se peut que je garde l’ensemble ou une partie des symptômes qui m’affligent. Le chirurgien a stipulé que j’ai des bonnes chances de voir ma situation s’améliorer, mais à quelle pourcentage ? L’avenir nous le dira. Et cela peut s’évaluer sur plusieurs mois, voire une année. De plus, sur une vertèbre plus basse, j’ai aussi une sténose modérée qui ne sera pas opérée mais qu’il faudra garder à l’œil dans l’avenir.
Mais vous savez quoi ? Ca je m’en fous…aujourd’hui. Là, ce qui compte c’est de redonner à ma moelle son espace vital nécessaire pour éradiquer le risque de paralysie. Point à la ligne.
Alors, vendredi prochain, on fera un superbe pied de nez aux sournoiseries de la vie, pis on repartira sur le bon bord de la clôture, sur le bord où le soleil brille et où tout maintenant a un sens nouveau ou différent à mes yeux.
Et pour mon Hameau, venez jeter un coup d’œil de temps en temps…Un soubresaut peut en appeler d’autres…C’est comme ça en séismologie en tout cas…
À bientôt