Matterhorn Ultracks: un tour au pied du Cervin.

Publié le 25 août 2013 par Sylvainbazin

Me voici tout juste rentré de Zermatt.  Bien fatigué mais tout de même content de cette nouvelle expérience.
Je n'étais jamais allé à Zermatt et c'est vrai que le lieu vaut le détour.  Une sorte de Chamonix germanique, au pied non pas du Mont Blanc mais du Cervin, qu'on nomme ici le Matterhorn. Le site est assez exceptionnel,  la station, interdite aux voitures, est assez typique de la Suisse allemande.  Les hôtels de luxe sont légions,  les boutiques sont bien garnies et l'ambiance est très cosmopolite. Les prix sont également très typiques.  Tout est horriblement chère.  Le cadre se paie, c'est sûr.
Cela dit, je ne suis pas là pour admirer les étiquettes en francs suisses mais pour couvrir la nouvelle course Matterhorn Ultracks.  La remise des dossards s'effectue,  c'est assez inhabituel,  dans un des plus beaux hôtels de Zermatt.  Le ton est donné.  L'épreuve vise le haut du panier et se veut un nouvel événement majeur. Un millier de coureurs sont attendus,  c'est déjà un bon coup d'envoi.
J'assiste à la conférence de presse et dine ensuite en compagnie d'Annie, Dawa et Serge que je retrouve avec plaisir.  Dawa donnera les départs des courses demain comme il ne peut courir à cause de sa blessure au genou. 
Je ne suis pas très motivé pour courir mais en même temps ça me semble être le bon moyen pour découvrir la course et assurer un reportage d'ambiance (à lire dans un prochain numéro de trails Endurance mag), alors je me couche avec l'idée de parcourir les 46 kms et 3100 m de dénivelé de l'épreuve.
Pas bien réveillé et en ayant tout juste avalé un rapide petit déjeuner,  je me présente dans les derniers rangs sur la ligne le lendemain matin. Je n'y suis vraiment pas.  Après deux kilomètres sur la route, la pente commence à s'élever à travers un joli sentier.  J'ai beaucoup de mal à trouver mon rythme. Difficile d aller plus vite que lors de mes dernieres rando-courses.Comme tous ces derniers temps,  j'ai aussi beaucoup de mal à courir dans un peloton,  surtout que là le niveau général me parait assez bon et je suis totalement noyé dans la meute. Au bout de 5kms je m'arrête prendre quelques photos et j'ai une forte envie de rebrousser chemin. Pareil au 10e. Mais je me dit que je n'aurai alors plus trop le temps de voir grand chose autour de la course et que tout de même le paysage vaut le coup. A l allure où je vais je peux en effet prendre un peu de temps pour admirer ces fantastiques panoramas sur le Cervin et les glaciers environnants. 
Je n'ai pas à regretter d'avoir résisté à l'abandon car la suite est splendide et les sentiers,  très bien entretenus, sont très agréables à courir et à marcher.
Au 20e kilomètre, comme je me sens mieux et que mon départ très lent m'a finalement préservé,  j'accélère même ma cadence. Je me sens même vraiment bien et remonte pas mal de concurrents sans toutefois vraiment me mettre trop dans le rouge. Je monte à un bon rythme les deux derniers cols et même si mon genou me pose quelques soucis dans les descentes je n'y perd pas trop de temps.
Néanmoins, en arrivant au dernier ravitaillement à 6 kilomètres de la ligne, je commence à ressentir à nouveau de la fatigue.  Le tonnerre gronde et le beau temps qui nous accompagnait jusqu'à présent est parti. Je ne flâne donc tout de même pas trop pour arriver avant la pluie. Elle me rattrapera juste pour le dernier kilomètre.  7h41 pour accomplir ces 46 kms, j'ai pris mon temps mais suis tout de même un peu fatigué et heureux d'avoir été au bout de ce beau parcours. 
Je peux ensuite profiter encore un peu de Zermatt en discutant tranquillement avec mes amis présents ou en goûtant la bière locale avec Eric Lamuniere, qui vient de terminer son travail de photographe de course en immortalisant les dernières arrivées.
La semaine prochaine direction Chamonix pour la semaine UTMB qui sera elle aussi riche en rencontre!