Magazine Politique

Logement : le judicieux calcul de Marielle de Sarnez

Publié le 25 août 2013 par Lheretique

J'ai entendu plusieurs fois Marielle de Sarnez prévoir de ramener les institutionnels sur le marché de la propriété à Paris. Pour un non-initié, cette mesure pour le logement peut paraître étrange. Un gaucho de base pourrait même penser qu'il ne s'agit là que de rameuter le ban et l'arrière ban du capitalisme étrangleur du petit peuple.

Il n'en est rien. En fait, il faut avoir cherché à se loger à Paris pour comprendre ce que Marielle de Sarnez a derrière la tête. En fait, on n'imagine pas à quel point un rapace sommeille en chacun de nous. Il n'y a de pire bailleur que le particulier. Le particulier propose des baux prohibitifs, n'entretient pas son bien et rechigne aux travaux qu'il est pourtant légalement dans l'obligation de réaliser. Et que l'on ne s'y trompe pas : les opinions politiques n'ont pas cours dans la pensée du bailleur particulier. Pas de pitié pour les canards boiteux. Tout bailleur est persuadé de proposer un palace à la location. On médit des marchands de sommeil, mais qu'on se dise bien que le Parisien bailleur en est un en puissance. Consolation corollaire, le locataire vaut bien son bailleur : il dégrade, exige, reste sans régler son loyer, pinaille pour tout et n'assure pas plus que le bailleur l'entretien dont il devrait se charger.

Et les institutionnels, là-dedans, alors ? C'est quoi au fait ? Eh bien, les assurances, les banques, les grands groupes, et cetera. Un institutionnel n'a en fait pas du tout les mêmes préoccupations qu'un particulier : il ne cherche pas à pressuriser jusqu'à ce que mort s'ensuive son locataire mais à s'assurer un revenu régulier. La plupart du temps, plutôt que de chercher un profit maximal à court-terme, il préfère louer à des tarifs très raisonnables voir bas ses biens immobiliers avec comme effet de pouvoir compter sur le revenu escompté. En outre, comme l'institutionnel privilégie la durée, le locataire na pas à craindre une reprise du domicile au terme d'un bail.

D'une certaine manière, les institutionnels permettent aux classes moyennes aisées parisiennes de trouver un logement. Il est également plus facile d'acquérir un bien auprès de l'institutionnel et, à un prix inférieur à celui de commercialisation.

Bien sûr, le retour de ces propriétaires-là ne saurait être la panacée ni s'avérer l'unique levier pour relancer le logement à Paris, mais, parmi les petits engrenages vertueux que l'on peut essayer d'enclencher c'est très certainement un rouage majeur.

Cette mesure du programme de Marielle de Sarnez est donc loin d'être anodine et elle entre assez bien dans l'idée d'une municipalité facilitatrice pour les Parisiens. Vivement 2014, caramba qu'on confronte les programmes municipaux. Bref, mieux vaut une idée futée que 150 idées bidon (la dernière en date, d'Hidalgo, modifier le Plan Local d'Unrbanisme pour surélever les immeubles)...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lheretique 7494 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines