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Createspace : attention aux conversions !

Par Eguillot

Le taux de conversion fixé par défaut par Createspace, le service d'impression à la demande d'Amazon, pour un même livre vendu sur les marchés européens, anglais et américain n'est pas le bon. C'est un taux suggéré, comme par hasard plus faible pour les livres sterling que celui que vous obtiendrez avec un convertisseur de devises. Cela impacte directement les royalties, ou revenus d'auteur des personnes passant par Createspace, car de nombreux auteurs qui utilisent ce service sont payés en livres sterling et non en euros. Explications.

Combien d'argent des entreprises peuvent-elles générer sur la fainéantise des gens ou sur leur naïveté ? Beaucoup, à mon avis. Même un auteur relativement méfiant et ayant une certaine expérience de l'autoédition comme moi peut tomber dans le panneau.

Ainsi, en mettant mes livres à la demande en ligne sur le site de Createspace, je me suis bien aperçu que les taux de change proposés étaient faiblards pour tous mes livres. Par exemple, pour mon petit dernier, Les Flammes de l'Immolé, 18 livres sterling contre 24 euros. Même chose pour le prix en dollars.

Je ne m'en suis pas formalisé, parce que je ne pensais pas vendre de livres papier à l'étranger. Il m'arrive d'y vendre en ebook parce que mes prix sont bas, mais pas en papier.

La première surprise est venu de royalties qui m'ont été payées le mois dernier (juillet 2013) en livres sterling. Autre chose qui m'a mis la puce à l'oreille, les auteurs qui, sur l'article le plus commenté et l'un des plus lus de ce blog, Mon expérience avec Createspace... , signalaient qu'ils étaient également payés en livres sterling.

Aujourd'hui, je venais de recevoir un versement de Createspace, et pour procrastiner utilement, j'ai fait une vérification de routine sur mes royalties directement sur le site. J'ai fait plusieurs recherches, et j'ai mis un moment, je l'avoue, à comprendre les implications de ce que je voyais. Cet écran des livres vendus en juillet des Flammes de l'Immolé a été l'un des éléments les plus révélateurs :

Createspace : attention aux conversions !

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Vous remarquez bien que c'est à chaque fois le même livre qui est vendu, le troisième tome du cycle d'Ardalia. Un seul volume est payé en euro et le reste en livres sterling. Pour quelqu'un qui ne vérifierait pas dans le détail, la différence de chiffres peut s'expliquer parce que la livre sterling est plus forte que l'euro.

Sauf que je me suis demandé pourquoi je vendais presque tous mes livres en Grande Bretagne. Surtout qu'en me rendant sur Amazon.co.uk, j'ai constaté que je n'y avais vendu aucun livre. Je le sais, puisque mon livre n'apparaît pas dans le classement, contrairement à sa version française.

Pourquoi, me suis-je demandé, Createspace prend-il la peine de me payer certains livres en euros et tout le reste en livres sterling ?

Eh bien, tout simplement, parce qu'en agissant de la sorte, Createspace se met presque deux euros de plus par livre vendu dans la poche.

Allez sur un convertisseur en ligne : vous verrez que les 4,30 livres de l'image ci-dessus ne représentent que 5€. Ces revenus d'auteur de 4,30£ correspondent à un livre vendu 18£ en Angleterre.

Or, le livre devrait en réalité être vendu à 20,61£ pour correspondre au prix en euros (24€). Il me rapporterait alors un revenu d'auteur de 6,84€.

Cinq euros versés à l'auteur plutôt que 6,84, c'est une motivation suffisante pour cette petite manip, il me semble, non ?

Il existe heureusement un moyen de corriger le tir, en vous rendant sur le lien "pricing" de chacun de vos livres publiés chez Createspace. Vous remettez alors le prix adéquat en livres sterling (et en dollars, par précaution), en vous servant du convertisseur en ligne pour connaître le bon prix. Cela n'entraîne aucune indisponibilité de vos livres sur Amazon.fr.

Pour un livre vendu à 24€ comme Les Flammes de l'Immolé, voici ce que ça donne :

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Je sais déjà ce que je vais avoir comme remarques, alors pour vous éviter la fatigue de les faire, je vais déjà y répondre :

- 6 livres papier Les Flammes de l'Immolé vendus en juillet, ce n'est vraiment pas beaucoup.

Oui. Sauf que ce sont des lecteurs qui ont lu les deux précédents. Leur acte d'achat a donc beaucoup plus de valeur pour moi que quelqu'un qui n'achèterait que le premier tome. Et ce sont là uniquement les livres vendus sur Amazon. En cumulant les ventes de livres et d'ebooks du troisième tome depuis sa sortie, j'ai déjà vendu dix fois plus que ça, ce qui représente un total logique par rapport à mes ventes des deux autres tomes.

- 6,84€ de royalties pour un livre vendu 24 €, ce n'est pas beaucoup.

Le livre fait 580 pages sur Createspace. Mes revenus d'auteur sont moins favorables pour celui-ci que pour les deux premiers, qui sont moins volumineux. En gros, je travaille plus pour gagner moins. C'est paradoxal, je sais, mais c'est comme ça. Il faut voir aussi que ce sont des livres qui se sont vendus grâce à la légitimité apportée par le site d'Amazon. Je paye la légitimité, mais en échange, je n'ai aucun effort à fournir pour vendre ces livres.

Createspace reste donc un service favorable aux auteurs français, à mon sens.

A condition bien sûr d'en éviter les chausses-trappes.

Je continue à le recommander, mais de manière non exclusive : je me sers aussi de Lightning Source pour mes impressions en nombre. Pour les anglophones, il existe un site comparant les mérites des deux services.


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