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Les brasseries de femmes ou brasseries à femmes ?

Par Bernard Vassor

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C'est avec un petit peu de gêne* que je dois reconnaître que l'endroit où Vincent fit sa première exposition, et entraîna le père Tanguy, fut ce lieu de prostitution camouflée.
Etablie en 1884 rue de Richelieu, la maison se transporta boulevard de Clichy en 1886. La faillite l'obligea à fermer ses portes dans le courant de l'année 1888. Les brasseries de femmes C'est l'exposition universelle de 1867 qui vit s'ouvrir ce genre d'établissement. Le premier "café" vit le jour rue Champolion. Le succès fut foudroyant, tout Paris fut conquis par ce concept original. Les femmes avaient remplacé les garçons de café. Chaque brasserie avait un thème : ici c'étaient des femmes court vêtues déguisées en allemandes, en alsaciennes, suivant l'appellation de l'établissement, le client pouvait être servi en face du Palais de justice par des serveuses en robe d'avocat. Sur l'affiche, ce sont des bolonaisesqui officiaient; au Tambourin à Montmartre, c'étaient des tziganes. Bien souvent des écrivains et des journalistes et même des peintres, se réunissaient dans ces brasseries pour organiser leurs réunions et créer ainsi des sociétés fantaisistes dont il a été question dans de précédents articles. C'est là que sont nés les clubs les plus insolites de la seconde moitié du dix-neuvième siècle.
On a pu ainsi dénombrer au quartier latin "Le Sherry-Cobbler" 54 boulevard Saint-Michel près du lycée Saint-Louis. C'est là qu'Emile Goudeau rencontra ceux qui allaient devenir membres des Hydropathes. Dans l'ouvrage déja cité : Dix ans de Bohème d'Emile Goudeau (éditions Champ Vallon) nous apprenons que Goudeau fréquentait aussi le restaurant Turco-Grec, rue Monsieur-le-Prince, le Petit Truc, boulevard Saint-Germain.

Il y avait la Brasserie du-Tire-cru ou Tire-cul selon les goûts ! Un des plus anciens cabarets de Paris fondé en 1325, Le Pantagruel, qui avait été fréquenté par l'ancien "curé de Meudon" à l'emplacement actuel du 47 rue des Écoles. La Brasserie de la Seine, 27 quai Saint-Michel, ce sont des serveuses travestie en ramoneur qui vous servaient des bocks. Ces établissements, maisons de tolérance déguisées qui bénéficiaient d'une curieuse mansuétude de la préfecture de Police. Les filles et les "tauliers" n'étant pas soumis aux même règles que les bordels. Ni sur le plan juridique, les filles n'étant pas obligées d'être déclarées, et les locaux n'ayant pas les obligations d'hygiène imposées aux maisons closes. Tout ceci bien sûr en échange de renseignements fournis à la police des moeurs qui transmettait les informations à le répression du banditisme, et au cabinet noir du préfet de Police.  *Je dis cela avec un peu d'hypocrisie évidemment...

PAR BERNARD VASSOR


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