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Le Post, ou l'extrême droite décomplexée

Publié le 29 avril 2008 par Desiderio

Le Post est la poubelle par excellence de l'Internet francophone : on y trouve tout, du foot, des peoples bling-bling et cocaïnés, de la Nouvelle Star Academy Eurovision, un peu de politique politicienne par petites phrases sans grandes analyses, du spectaculaire pour beaufs, du vidéo-gag à deux balles, et puis surtout du fait-divers bien trash (un peu comme dans l' Oignon où l'on consacre chaque jour une demi-page à la femme qui a coupé le sexe de son compagnon), parce que le fait-divers fait vendre ! C'est un mélange de Bild, du Mirror, du Sun, d'Ici-Paris, de Détective, de l'Equipe et de Podium ou de Hit-Magazine. Aux commandes, une équipe de jeunes journalistes plus ou moins illettrés qui reprennent sans vergogne ce que les autres publient dans leurs journaux ou ce que des blogueurs en mal de célébrité veulent mettre en avant. Le tout est financé par le Monde.fr qui tient à faire savoir qu'il n'a aucun lien avec Le Post, le Monde qui veut dire qu'il n'a rien à voir avec le Monde.fr même si..., et puis Lagardère Interactive qui se fiche de sa réputation. L'ambiance est très conviviale sur Le Post, le premier billet du jour est intitulé en général "Pour commencer la journée" et donne droit à une vidéo que l'on croirait extraite des Enfants de la télé d'Arthur. Le dernier billet est intitulé en général "Bonne nuit les posteurs" (parce que dans cette communauté prétendue les gens sont des posteurs) et donne une jolie chanson bien nostalgique à souhait pour le public de trentenaires-quadragénaires supposé. A la mi-journée, on a droit à un résumé de l'actualité du jour qu'il faut retenir, laquelle pointe obligatoirement vers des liens du Post. Sauf que cela coïncide seulement avec les horaires de la France métropolitaine et que cela vit dans une bulle. Peu importe ! le Post ne doit pas être lu aux Antilles, au Canada ou en Polynésie, d'ailleurs est-ce que ces gens-là ont l'internet comme nous ?
Cela sent le rance, très fortement. Mais il y a aussi des choix éditoriaux qui posent de vrais problèmes, quand on titre à partir d'un seul billet " Si la loi Dati était passée, elle serait encore vivante", on commet un grand nombre d'erreurs journalistiques.
1) Il y a eu plusieurs lois dites Dati (comme avant il y a eu plusieurs lois dites Sarkozy à propos des immigrés, on ne les compte plus), d'autres vont venir. Dire la loi Dati, c'est ne rien dire.
2) Ladite loi à laquelle il fait allusion, est en réalité la loi sur la rétention de sûreté. Or que je sache, elle a été adoptée par les deux assemblées, puis avalisée dans sa plus grande partie par le Conseil constitutionnel. C'est la rétroactivité de la loi qui a été retoquée et pas la loi dite Dati.
3) Même si la loi avait été adoptée, le présumé assassin était libéré depuis... 1999. Il n'avait pas commis de délits ou de crimes depuis, du moins en apparence. Or ladite loi Dati ne s'appliquait qu'aux auteurs de crimes encore incarcérés ou en attente de jugement. Cela voudrait dire aux gens qui ont déjà purgé leur peine : vous allez devoir retourner en prison Même s'il s'est passé plusieurs années depuis la levée d'écrou (dans ce cas près de dix ans !) Ce n'était même pas envisagé par la loi dite Dati.
4) Je m'interroge sur le bon sens d'une rédaction qui prend comme titre un extrait de commentaire, sans même se demander si le Candide en question n'est pas plus justifié par une référence à Voltaire ou à un journal d'extrême droite. Oui, l'apôtre de la tolérance est revendiqué par les chantres de l'intolérance ! Et cela sent le rance...
Bref, les choix éditoriaux du Post (foot, gonzesses, sexe, people, politique de caniveau, starac, blagues de potes, faits-divers trash et casimirisme généralisé) portent en eux-mêmes de futures dérives populistes, populacières et putassières. Et ce n'est pas la faute d'Internet, mais celle d'un quotidien du soir de référence et d'un groupe médiatico-militaire. Les journalistes neuneus qui sont dans les soutes ne font que suivre un mouvement auquel il suffit d'ajouter de temps à autre une toute petite poussée un peu plus vers l'extrême droite. Tandis que Birenbaum tente encore de faire figure de caution morale... Le Pen n'a plus besoin de venir à la télé, Le Post se charge de sa propagande.


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