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Non Monsieur Valls, le sexagénaire assassiné à Marignane n'est pas un héros !

Publié le 23 août 2013 par Leunamme

Oui, le drame de Marignane est bien triste ! Comme le sont en fait tous les faits divers que l'on nous sert à longueur d'année dans les médias et qui tiennent lieu d'information. L'émotion ayant remplacé la réflexion, ce sont désormais des centaines de crimes tous plus odieux les uns que les autres qui défilent sur nos écrans.

Le meurtre de ce sexagénaire à Marignane n'échappe donc pas à la règle. Oui, il faut que les coupables soient rattrapés et condamnés. Oui, il faut que la justice passe et le plus rapidement possible. Mais il faut aussi raison garder et ne pas s'affoler et regarder la réalité en face : il ne s'agit que d'un fait divers, comme il y en a des centaines tous les jours depuis toujours.

L'affolement, c'est justement ce qui est en train de gagner le Ministre de l'Intérieur. A force de jouer de la surenchère verbale, il ne sait plus quoi dire, et finit par dire n'importe quoi. Ainsi, notre pauvre victime de Marignane serait un héros ! Allons donc ! De grâce, arrêtons de jouer avec la langue et de pervertir le sens des mots. Jean Moulin était un héros, Les époux Aubrac aussi, de même le commandant Massoud ou Nelson Mandela, et plus près de nous Bradley Mannings ou Edward Snowden sont des héros. Ils ont tous en commun d'avoir risqué leur vie pour une cause qui les dépasse. Il y a bien peu de héros en fait.

Aussi courageux, aussi brave, aussi téméraire fut-il, le malheureux de Marignane n'entre pas dans cette catégorie. Imaginez la situation pour bien comprendre. Nous avons là un homme qui s'oppose avec une bombe lacrymogène à deux hommes armés et visiblement dangereux qui viennent de braquer un tabac, qui n'est même pas celui de notre homme. il ne s'agit pas de courage, mais d'inconscience.

Voila le genre de comportements qu'entraîne la litanie quotidienne de l'insécurité. Elle encourage les passages à l'acte violent et désinhibe les justiciers téméraires. En le hissant au rang de héros, Manuel Valls prend le risque d'encourager une partie de nos compatriotes à se faire justice eux-mêmes. Surtout il souffle un peu pkus sur les braises de la haine, là où son rôle devrait être d'apaiser et d'appeler au calme.


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