Doris VS Trap Lord

Publié le 21 août 2013 par Unionstreet

Le hasard a voulu que la date de sortie du très attendu Trap Lord coïncide finalement avec celle du tout au moins escompté Doris… À ma gauche, le New-Yorkais Darold Ferguson plus connu sous le pseudo d’A$AP Ferg; à ma droite, Thebe Neruda Kgotsile, rebaptisé Earl Sweatshirt depuis son intégration au collectif californien Odd Future. Si les deux rappeurs ont en commun leurs statuts prometteurs au sein de leurs crews respectifs, c’est à peu près tout ce qu’ils partagent…

Round 1 : Doris – Earl Sweatshirt

L’aversion ironique qu’afficheraient les membres d’OF envers la Trap Music et ses codes n’est, une fois de plus, pas remise en question. Le premier album studio du jeune Earl n’entre pas en contradiction avec les rites étranges de Tyler the Creator et de ses acolytes. Tant et si bien qu’il suit apparemment l’évolution de son tout aussi jeune mentor en livrant une quinzaine de titres à la fois plus personnels et plus matures que dans ces précédentes productions. Là où on attendait des beats et un flow agressifs, les instrus de l’album restent furieusement minimalistes, comme à l’écoute du titre Burgundy, produit par The Neptunes. D’autant plus qu’avec Hive, le ton sinistre et menaçant qu’emploie le disciple de Tyler nous rappelle les débuts du « Créateur » avec l’album Bastard, ou entre autres avec l’excellent Yonkers qui l’a révélé au monde entier. S’il est dans ces pas, on ne se fait aucun souci pour lui : Doris démontre à bien des égards qu’Earl a autant de talent que son modèle.

Round 2 : Trap Lord – A$AP Ferg

Fidèle à l’égotrip, Ferg s’autoproclame Trap Lord dès le premier album. Malheureusement pour lui, on doute qu’il soit à la hauteur de ses prétentions seigneuriales. À l’exception de certaines pistes, pour la plupart déjà révélées (dont ShabbaWork et Fergivicious), le projet laisse une désagréable impression de « répétitif » : un phénomène courant pour tous ceux qui se risquent à la difficile maîtrise de la Trap Music. Une écoute qui s’en retrouve donc quasiment impossible : essayez les treize titres d’affilée… Je vous assure ces 51 minutes vous sembleront longues. Petite mention à 4:02, une véritable torture. En bref, un projet qui ne servira pas à grand chose si ce n’est animer trente secondes d’une soirée Hip-hop au Wanderlust. C’est déjà pas si mal, non ?

Final Round

En somme, si Earl ressort grandi de son passage en studio, on attend encore beaucoup trop d’A$AP Ferg… Pire, âgé seulement de dix huit ans, le cadet du Odd Future surpasse de loin un Ferg qui se repose uniquement sur la popularité du label A$AP Worldwide.

Si l’envie vous prend de vous faire votre propre avis, Doris et Trap Lord sont disponibles en téléchargement légal sur iTunes, mais aussi en écoute intégrale sur les principales plateformes de streaming musical, Deezer et Spotify.

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