Avec les hommes, roman de Mikaël Hirsch, aux Editions Intervalles, 121 pages, 16€. En librairie depuis le 22 août.
Un écrivain, le narrateur, vient dédicacer son dernier livre à Brest. Après plus de vingt ans, il y retrouve son ancien camarade de Normale Sup’, Paul Rubinstein. Ce dernier n’a jamais eu la vie qui lui était destinée. Son parcours chaotique, il le raconte, autour d’un café. Les deux amis se retrouvent. L’écrivain écoute avec une oreille amicale, puis se met à écouter tous les détails, à les retenir. Autrement dit, il se met à écouter avec son oreille d’écrivain. Et si cette vie d’un homme déçu par la vie, qu’il aurait pensé secondaire, ne l’était pas tant que ça. Et si cette vie pouvait devenir la trame d’un roman…
Mikaël Hirsch est une jolie découverte en ce début de rentrée littéraire. On apprécie une écriture élégante qui nous fait voyager aux quatre coins du monde, et une culture littéraire et cinématographique en fond. Mikaël Hirsch pose aussi une question omniprésente dans la littérature aujourd’hui : peut-on utiliser la vie des autres dans ses romans ? La réalité peut-elle devenir fiction ? Quelles en sont les conséquences sur l’auteur ? Un thème d’actualité, donc. À la page 41, il écrit d’ailleurs :
C’est ainsi que son histoire, s’en doutait-il seulement, est aussi devenue mon histoire. Si bien que la réalité devient fiction dès lors qu’on la rapporte. J’écrirai par conséquent et faute de mieux, le fruit de nos mensonges réciproques.