Le livre raconte l’événement des deux points de vue, celui de Sébastien et celui de Loïc, en chapitres alternés. J’ai beaucoup aimé: cela rend la lecture très dynamique. On découvre alternativement les malaises de ces deux victimes collatérales de l’accident: Loïc, témoin et complice malgré lui d’un père qu’il ne veut pas trahir, et Sébastien, contraint d’assumer à la fois son travail et les exercices de mémoire de sa mère. Les angles choisis sont donc très intéressants et touchants, mais sans excès de larmoiement ni de drame: les deux garçons ne s’effondrent pas, ne font pas de crise, mais essaient, tâtonnent, tentent sans savoir vraiment comment s’y prendre. L’empathie n’en est que plus forte, notamment lorsqu’ils se rencontrent: en effet, tentant de savoir si son père est un meurtrier ou pas, Sébastien se rapproche de Loïc qui ignore son identité. La gestion du traumatisme se complique encore, et j’ai été impatiente de savoir à quel moment la vérité éclaterait.
J’ai été cependant très surprise par le personnage du père, sa capacité à occulter les événements, à continuer comme si de rien n’était et surtout à faire semblant de ne pas comprendre pourquoi son fils reste traumatisé. C’est l’une des forces de ce roman: la manière de dépeindre en subtilité comment chacun réagit face à un accident terrible. Est-ce si facile de ne pas prendre la fuite après avoir mis en danger ainsi la vie d’autrui? Bref et intense, ce roman est d’une profondeur psychologique très intéressante.
La note de Mélu:
Un très bon moment! Sachez d’ailleurs que ce roman a été adapté en téléfilm par France 2, avec Eric Cantonna dans le rôle du père, et qu’il devrait être diffusé prochaînement!
Voici la nouvelle couverture prévue pour l'occasion:
Un mot sur l'auteur: Christophe Léon (né en 1959) est un auteur français qui écrit pour la jeunesse et pour les adultes. D'autres de ses livres sur Ma Bouquinerie: