Ca ne t'aura pas échappé, lecteur, je publie peu par ici ces temps-ci et -surtout- peu de contenu relatif à la musique.
Oui. C'est que j'ai décidé de faire une pause côté musique pendant un mois complet de mes vacances, histoire de vraiment déconnecter, ce que je ne m'étais pas autorisé à faire depuis trois ans. Tu connais la chanson "débranche, débranche, débranche tout, revenons à nous" bah voilà. Tout pareil que France. Il était grand temps.
Seule incartade prévue à ce mois de privation volontaire : le concert unique d'Eminem au Stade de France. Parce que je ne l'avais jusqu'alors encore jamais vu et que c'était sur ma liste des incontournables et qu'il avait annulé son passage en France prévu en 2005. Impossible de manquer ce rendez-vous.
Hier soir, j'arrive pour écouter Tyler The Creator qui se met le public dans la poche en brandissant un drapeau français qu'il installera sur scène afin qu'il reste à ses côtés pendant tout le set. Je ne retrouve pas vraiment la fougue que j'imaginais être en mesure d'attendre de lui en live, alors je suis un peu déçue. Il assure mais je reste sur ma faim.
Ensuite c'est Kendrick Lamar qui est monté sur scène et là, j'ai été sous le charme du début à la fin : son flow épatant, le relief des morceaux qu'on a appris à découvrir sur l'album et qui prennent une vraie ampleur en live...Zéro faute. Coup de coeur du soir.
Puis, avec plus de 30 minutes de retard, Eminem arrive.
Pour à peu près 1h30 de spectacle.
Un show au cours duquel il se montrera fidèle à cette image de sale gosse un peu tête à claques qu'il cultive nonchalamment depuis toujours.
Il s'adresse peu au public et il est heureusement accompagné sur scène d'un musicien qui interagit avec la foule pour donner ce qu'il faut de vie à ce live.
Il déroule une setlist qui permet de mesurer combien ses titres, en concert, peuvent être efficaces.
Il y a son timbre, son flow si puissant mais on ne peut s'empêcher d'être entre l'euphorie frnache (pu**in, le concert d'Eminem, j'y suis, ENFIN!) et la déception, notamment lorsqu'on constate qu'il tronque la plupart de ses tubes pour en livrer une version courte qui laisse les fans sur leur faim.
Eminem n'a pas livré hier soir un "concert de stade", n'exploitant pas au mieux les possibilités qu'offre ce genre d'endroit mais il a assuré un concert honnête compte-tenu de ce qu'on était en mesure d'attendre.
Alors bien sûr, on aimerait le découvrir sous un autre jour, plus dans la proximité avec son public, dans l'échange mais enfin ce n'est pas lui et il ne semble pas prêt à changer de ce côté là. Certaines choses ne changent pas. De même qu'il est arrivé avec son éternel look : capuche sur casquette qu'il a abandonné pour découvrir ses tatouages mis à nu à la faveur de la découpe de son classique débardeur blanc, les années passent sans que l'homme ne semble devoir changer. Tant mieux, peut-être.
J'ai été surprise d'apprendre hier qu'il avait eu 40 ans. Force est de lui reconnaitre une belle énergie et une maitrise de son concert de part en part. Pour ce qui est de l'échange avec ceux qui se sont déplacés pour le voir, on repassera. Au risque de le retrouver tel quel.
Mais entendre en live "Stan", "Slim Shady", "White America", "Lose Yourself", "Cleaning out my closet" ou encore "my name is", ça valait bien le déplacement hier soir. Cet artiste là envoie et on se prend ses morceaux en plein dedans, on est remué, puissamment.
"Peut mieux faire mais a rempli son contrat" aurait-on pu conclure en quittant le stade de France hier soir.
Difficile d'avoir un avis tranché.
S'il repasse, est ce que j'y retournerai? Je pense que oui.
Il faut croire que j'en ressors plûtot ravie.
(Sinon, je trouve que le refrain de "Lighters" sonne comme de la soupe)(il fallait que je le dise)(voilà qui est fait)