Depuis deux ans pourtant, un groupe de vigilants appelé Knight Sabers et doté d’une technologie supérieure à celle de l’AD Police comme de l’armée participe lui aussi à purger la cité du « boomer crime » : sans qu’on sache d’où ils viennent ni pour qui ils travaillent, ils combattent sans relâche les machines folles et sauvent d’innombrables personnes. Mais depuis plusieurs mois à présent, leurs apparitions se sont faites de plus en plus rares, jusqu’à cesser complétement, et alors même que de nouveaux événements secouent la mégalopole. Quel lien y a-t-il entre cette criminalité dotée d’armes lourdes et les Knight Sabers ? Celle-là aurait-elle eu raison des vigilants ? Ou bien la vérité est-elle plus sombre encore ?
Au contraire de ce qu’on croit parfois, le récit de Bubblegum Crash ne complète en rien celui de Bubblegum Crisis (K. Akiyama, H. Gohda & M. Obari ; 1987-1991) qui se vit tronqué en raison de disputes pour des raisons financières entre ses deux producteurs principaux, Artmic et Youmex. Au lieu de ça, Crash s’oriente dans une direction qu’on suppose très différente de ce qui devait constituer la dernière poignée d’épisodes de Crisis pour nous servir une histoire assez convenue sous bien des aspects et pour ainsi dire qui devient vite poussive à force de s’égarer dans des directions trop différentes…
À dire vrai, c’est bien le syndrome classique de la séquelle qui s’exprime ici, même si les suites de productions japonaises se montrent plus souvent que le contraire de qualité au moins égale que l’œuvre originale : Crash, en fait, se contente de suivre la recette classique qui consiste à reprendre les mêmes et à recommencer, et bien que les mêmes évoqués ici ne sont pas forcément ceux ou plutôt celles qu’on croit – impossible de me montrer plus précis sans vous gâcher le plaisir de la découverte…
Pour couronner le tout, on ne peut pas dire que cette OVA se démarque par ses qualités de réalisation, elles aussi assez nettement en dessous de la moyenne de ce type de production, même pour l’époque. Si les différents designs parviennent à tirer leur épingle du jeu, l’animation souffre hélas de lacunes assez visibles, y compris durant les scènes d’action, et l’ensemble donne ainsi une certaine impression d’inachevé…
Voilà pourquoi, au final, Crash ne conviendra bien qu’aux plus fans de la série originale : ceux-là y retrouveront avec plaisir leurs personnages de prédilection dans leur rôle habituel – ou presque – et cette ambiance propre à Crisis qui semble belle et bien l’unique véritable rescapée de ce changement de titre ; les autres, par contre…
Note :
La seiyū interprétant le rôle de Priss est ici la chanteuse pop Ryoko Tachikawa qui remplace la chanteuse de rock Kinuko Oomori.
Bubblegum Crash, Hiroyuki Fukushima & Hiroshi Ishiodori, 1991
Black Bones, 2008
Trois épisodes, env. 10 €