Elysium: on a délocalisé District 9

Publié le 23 août 2013 par Marc @EnviedeSortie

Marc

Matt démonte Elysium

C’est dans un futur proche, peu réjouissant, que le réalisateur Neill  Blomkamp pose ses valises pour nous offrir son second long métrage, attendu au tournant, par toute une cohorte de fans, de la première heure, séduits par ce réalisateur de films de science-fiction matinée de conscience tant politique, qu’ humaine.

Après un district 9 encensé  par la critique, Neill Blomkamp, se frotte au réel blockbuster formaté sur mesure. Avec un budget conséquent et deux têtes d’affiche pour faire pencher la balance, on est en droit de se demander si la passe de deux est réussie.

Elysium c’est cette étoile au-dessus de nos têtes nous rappelant que la division des classes sociales est encore  plus prononcée, quand toi tu vis dans une poubelle à toit ouvert lorsque d’autres puisent dans les ressources naturelles de notre planète sans y vivre. On comprend vite la motivation des élyséens quand la caméra nous révèle cette fameuse étoile. A quoi bon avoir un merveilleux habitat verdoyant de nature sous contrôle, sur terre, quand on peut l’avoir dans l’espace ?

En esquissant les traits d’un futur peu avenant, Neill Blomkamp, revisite les codes de la lutte sociale. Mais loin d’être mégalo, cette lutte va s’articuler autour d’un personnage central (Matt Damon), quand d’autres  rêvaient qu’elle enflamme des nations entières.

Cette façon de cristalliser la lutte autour d’un personnage unique est justement l’un des critères de la conception d’un blockbuster. Recette éculée, Neill Blomkamp en tire toute la quintessence, sans pour autant verser dans la surenchère. On évite ainsi certains écueils typiques de ce genre de production, où l’on retrouve, à chaque fois, un copié collé d’une nana seule face à l’apocalypse, les cheveux dans le vent, sur un monticule de débris…En Louboutin.

Elysium est au croisement des genres entre un film, dénonciateur du capitalisme et de ses dérives et le blockbuster Transformer sans ambition autre que le grand spectacle.

Un film en demi-teinte qui plaira assurément, mais laisse néanmoins comme un léger goût de concession au géant hollywoodien, tant l’œuvre District 9 était un pied de nez à l’industrie du cinéma, fort de ses métaphores cinglantes et de sa SF intelligente.

La bande-annonce: