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Valls et la tactique de Sarkozy

Publié le 22 août 2013 par Nicolas007bis

CarlosManuel Valls est un provocateur !

Désinhibé par sa popularité et par le sentiment d’être en phase avec une grosse majorité de la population, il n’hésite pas à affirmer haut et fort des convictions dont il sait pertinemment qu’elles vont exciter une partie de la gauche.

Et comme on pouvait s’y attendre, sa contestation du projet de Christiane Taubira ou ses dernières sorties sur les flux migratoires et le regroupement familial n’ont pas manquées de provoquer de très virulentes réactions.

Ce n’est pas vraiment nouveau. Rappelons-nous de précédentes sorties d’avant la Présidentielle sur les 35 heures qu’il voulait « déverrouiller » ou sur la TVA sociale dont il se faisait l’apôtre qui avaient, elles aussi, beaucoup fait réagir. Déjà, injure suprême, l’impudent avait été accusé par ses camarades socialistes de reprendre à son compte des idées de droite.

Certes, en pratiquant de cette manière, Manuel Valls prend le risque d’attiser les tensions au sein du gouvernement et plus largement au sein de la gauche. Déjà que les relations avec le Front de Gauche de Mélenchon peuvent être qualifiées d’exécrables et que les Verts ne ratent pas une occasion de marquer leur désaccord avec la politique du Gouvernement, que l’éviction de Delphine Batho a jeté un froid, que Moscovici et Montebourg se regardent en chiens de faïence et que les relations avec Taubira ne sont pas au beau fixe, fallait-il en rajouter ?

Manuel Valls sait pertinemment que tenir de tels propos c’est comme agiter un chiffon rouge devant un taureau bien chaud. En fait, il n’en n’a cure. Fidèle à son positionnement original au sein du Parti Socialiste, il veut rester dans son personnage de socialiste moderne décomplexé et, tant sur le plan économique que de la sécurité, débarrassé d’une idéologie qu’il juge obsolète.

D’une certaine manière il applique la tactique du Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur: autorité, culot et activisme.

Il faut dire que le boulot de Ministre de l’intérieur est ingrat. Alors que le travail de fond pour combattre le crime et la délinquance est long et peu visible, les actes criminels, eux, sont hyper médiatisés. S’il veut donner l’impression d’agir, il doit se montrer, et compenser sa frustrante incapacité à empêcher le crime par des discours de grande fermeté.

Cette tactique a un double intérêt, donner l’impression par son omniprésence qu’on agit efficacement contre le crime et se donner une image d’homme fort et ferme dans ses convictions. Image que les français apprécient. Accessoirement, comme Sarkozy en son temps, cela lui permet de matérialiser une rupture par rapport à l’habituel discours de son camp.

Rendez-vous dans 4 ans pour voir si la comparaison s’arrête là !


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