Magazine Société
La place de la France, l’innovation, l’évolution sociétale, telles sont les préoccupations de ceux qui nous gouvernent pour les dix ans qui viennent. Qui peut critiquer raisonnablement de tels projets ? Il faut avoir le gout de la polémique stérile de l’opposition actuelle pour trouver ridicule qu’un gouvernement s’interroge sur le devenir de la Nation, au prétexte fallacieux que le pays connaît des difficultés conjoncturelles ? A ce titre, il ne serait jamais opportun de réfléchir à l’avenir, tant il est vrai que chaque jour apporte son lot de difficultés. On reproche si souvent au microcosme politique de ne se préoccuper que du terme électoral ou de ne réagir qu’à l’actualité immédiate, c’est-à-dire de ne vivre que dans le court-terme, que nous devrions tous nous réjouir de voir un gouvernement essayer enfin, dans la mesure du possible, de tracer les voies d’une évolution à dix ans. Mais, encore faut-il que cet exercice ne soit pas seulement une figure de style électoral permettant au gouvernement de se donner, à bon compte, une image de visionnaire ! Encore faut-il que derrière chaque concept énoncé soit identifiés les voies et moyens d’atteindre des objectifs clairs, sinon chiffrés. Par exemple, comment faire pour que la France, actuelle cinquième puissance mondiale, ne régresse pas inexorablement dans ce classement économique ? Ou encore, quelles initiatives prendre pour que l’innovation dans l’industrie, les services, la formation et l’éducation permette au pays de redresser sa balance commerciale, inexorablement déficitaire depuis des décennies, creusant chaque jour la dette nationale ? Quel cadre de vie donner aux Français pour que l’individualisme et l’égoïsme, l’isolement créé par le développement des technologies informatiques, ne fassent pas du pays un simple conglomérat d’individus enfermés dans leur bulle et indifférents aux autres ? Comment favoriser l’esprit entrepreneurial pour que l’innovation se développe et participe au redressement de la balance commerciale ? Même tardive, cette initiative est louable mais restons vigilant sur la traduction qui va en être donnée. La première année du septennat nous a montré que la chasse aux impôts était profondément inscrite dans les gènes socialistes. Ce n’est surement pas la voie pour atteindre les objectifs énoncés. Hélas, la deuxième année ne s’annonce pas moins dévastatrice. Piétinant les affirmations gouvernementales récentes, une augmentation de 12 milliards d’impôts est annoncée pour l’année 2014, moitié par augmentation de la CSG, moitié par augmentation de la TVA. La déviance génétique de la gauche socialiste et son tropisme fiscal n’ont pas fini de s’exprimer et de détruire à petit feu les bonnes volontés nationales. Le plus décevant dans cette politique est que les contribuables les plus modestes sont les plus touchés, contrairement aux fanfaronnades de l’élection présidentielle et aux affirmations péremptoires de l’actuel ministre des finances dont le double discours est devenu un paradigme électoral. Encore une fois, la voie facile de la pression fiscale est favorisée à la recherche de la diminution des dépenses, pour de fausses raisons purement électoralistes. Il est certes plus facile d’augmenter la CSG des retraités que d’aligner, de simplifier et de rendre équitables les régimes spéciaux de retraite ! Mais, au bout du compte (du conte ?), les Français subissent la politique de ceux qu’ils ont portés au pouvoir !