Il y a aussi le climat de Managua, qui n'a rien pour charmer: ville dénuée de centre, où il est dé conseillé de héler un taxi de nuit - passer par son hôtel et payer un tarif occidental. De la ville je ne vois, ou presque, que les deux cents mètres qui séparent le Hilton, où je dors, de l’Intercontinental, où a lieu la conférence: grandes avenues à l'américaine, trottoirs où soudain manque une plaque d’égout, pas d’urbanisme d’ensemble, pas de lien entre blocs. De ceux qui ont visité Managua et que je croise plus tard dans mon voyage, aucun ne m'en vante les mérites.
On s’échappe de la dialectique Hilton-Intercontinental à deux reprises, pour dîner dans des steakhouses. Viande tendre à souhait, portions généreuses, verre de vin chilien ou de Flor de Cana locale. Le dernier soir, aussi, on paie l’écot dû à la salsa, dans un bar d’extérieur, le Fandango, avec sa petite piste de danse carrée couverte d'un toit de paille d'où dépendent des guirlandes de lumière.
Le lendemain, après une matinée grasse et d’hésitation, je réserve pour le jour d'après un aller simple pour les Îles du Maïs, les Corn Islands, sur la côte Atlantique. Et je laisse mûrir mon billet d’avion dans la jolie ville de Granada, capitale historique et conservatrice du pays, une heure au Sud de la capitale, prise entre lac et volcans.
Deux heures et demie. J’ai posé ma valise à l’hôtel le plus proche et je me suis assis parmi les enfilades de façades aux teintes vives, sur une terrasse ombragée. Un vent léger brasse l’air humide. Rue pavée, portes et angles bordés de blanc, perspective sur le lac - j’attends un Indio viejo.