Magazine Culture
Ces derniers mois, la médecine régénérative a réalisé des progrès fantastiques. Les scientifiques savent maintenant utiliser des techniques de bioingénierie remarquables et prometteurs. On a ainsi pu remettre en état un foie sur une souris, faire repousser du muscle humain ou même implanter des vaisseaux sanguins sur des patients. Une équipe de l'université de Pittsburgh a repoussé encore plus loin les limites et nous fait entrevoir qu'il sera bientôt possible de remplacer des organes.
L'équipe a utilisé pour ce faire des cellules souches dites « pluripotentes » (cellules « généralistes » dont dispose l'embryon). On a ainsi d'abord reprogrammé des cellules normales (adultes, donc spécialisées — le terme exact est « différenciées »), de la peau (cette fois), vers leur état embryonnaire, puis on les a spécialisés en un type de cellules (de coeur cette fois). À partir de là, on a transplanté les cellules sur un coeur de souris qui avait été retiré. L'organe est devenu une sorte de « matrice de développement » pour ces nouvelles cellules. Il a fallu quelques semaines pour que les cellules se différentient et se multiplient. À l'heure d'aujourd'hui, le nouveau tissu de coeur bat, mais pas encore assez fort pour distribuer le sang et s'adapter aux exigences fluctuantes d'un organisme.
Il ne faut pas s'attendre à un organe de remplacement pour humains tout de suite, mais on pense déjà fortement à des « patchs », des rustines en muscle cardiaque pour les coeurs endommagés.