Face à mon ordinateur, seule dans mon bureau, privilège de mon statut de manager, je suis entre ce rapport sur les processus de vente de ce gros client dont l'entreprise subit son féodalisme permament, avec pour conséquence, une peur viscéral chez ses subordonnés. Pris entre l'envie de partir, et la froideur du marché du travail en période de crise, totalement anesthésiés pour avoir une quelconque intiative depuis des mois, les employés comme les managers stagnent. Et comme le temps a pris le pas sur les idées modernes du patron fondateur, celui-ci s'enlise aussi dans un manque de réalisme et de vision de son propre marché. Les concurrents savent réagir plus vite, savent recréer leurs produits en fonction des clients, et surtout sont présents sur le net. Comment expliquer cela à un patron dictateur et de plus misogyne, avec la splendeur de sa génération des plus de soixante ans, comment ?
Un autre comment me trotte dans la tête, un sms ce matin, mon amoureux est revenu de voyage d'affaires, il m'invite au restaurant, pour un beau dîner. Il m'a juste indiqué l'heure de son passage au pied de mon appartement.
Robe noire, quelle robe noire ?
Une vintage chinée chez Didier LUDOT, à chacun de mes achats, jeune femme, puis femme et surtout avec un budget plus important, je suis repartie avec la tête pleine de rêves, gorgée des mots et des souvenirs partagés avec cet homme génial. Une robe Jean Patou, celle qui trône sur un mannequin dans mon dressing comme une sculpture dans certains salons chics.
Une simple robe d'un détaillant en ligne, avec du faux-cuir ?
Une mousseline avec de la dentelle comme les modèles de Stella Mc Cartney ?
Un velours rasé en version bustier, non, je l'ai prêté à ma soeur !
Un tailleur Chanel, mais je n'en ai que dans des versions colorées.
Une simple robe trapèze, blanche peut-être comme celle de Courrèges, un modèle vintage trouvé dans les placards de ma mère. Je suis loin de ce processus de crise. Partie dans les matières et les accessoires, chaussures et bijoux, je me rappelle ma visite dans les galeries du Palais-royal, un endroit si agréable, une terrasse, un jardin, des bruits de ville mais plus encore des bruits de bonheurs, de petites familles qui passent, d'amoureux qui attendent. Je m'évade.
Noir ou blanc ?
Cuir ou Lin ?
Ce soir, 19H45 !
Nylonement
Modèle : Hana JIRICOVA
Photographe : Andreas OHLUND
Maquilleuse : Tracey ALFAJORA
Coiffeur : Brian BUENAVENTURA
pour STYLEBY Magazine