Quand Marseille écrit son nom en lettres de sang

Publié le 21 août 2013 par Pimprenelle2

S’en revenir d’une soirée laborieuse parfois ou de plaisir le plus souvent, quitter ses amis, lancer des au revoir joyeux, échanger des sourires, des dérisoires "quand tu arrives, tu m’appelles" et s’enfuir, presser le pas, tête haute et éviter les regards, réfléchir à l’itinéraire, changer de rue de trottoir, l’ouïe en alerte, l’œil aux aguets.

Et préférer la marche au métro, vide, vide de toute surveillance. À quoi bon n’est-ce pas, il est si peu fréquenté, faut penser rentabilité.

À quoi bon des maraudes dans nos rues, à quoi bon, n’est-ce pas, la sécurité est assurée, les caméras installées, et ces installations faut les rentabiliser.

Mais ceci n’est-ce pas est le sort des femmes, des citadines, celles qui aiment la vie, les sorties, leurs amies, la vie culturelle à laquelle la ville invite, et la mienne plus que toute en cette année capitale de la culture.

Mais ma ville, Marseille n’est-ce pas, vous n’avez pu que la reconnaître, inscrit hebdomadairement sa violence en lettres de sang, du sang de jeunes hommes, dans nos quotidiens régionaux et nationaux.

Les politiciens sensibles à la rumeur qui monte de la ville, risque de troubler les urnes, de faire fuir le touriste, cherchent des responsables à droite à gauche. Certains même se risquent à évoquer cette, n’est-ce pas, spécialité marseillaise, cette tradition qui amène des hommes à s’entre-tuer. Il ne fait aucun doute que des voix ont dû s’élever, évoquer l’éducation, la prévention et le respect, le respect des règles des lois et de la vie. Sans doute, n’est-ce pas, mais elles ont dû m’échapper.

Parce que moi, moi je pense à ces jeunes hommes, ces enfants morts sous les coups de voyous, de sociopathes, et aux larmes de leurs mères, les mères de ces victimes et celles de ces psychopathes, de ces criminels qui seront retrouvés n’est-ce pas, ils ont été filmés, ils seront punis. Je pense à ces femmes, ces femmes à jamais consolables, leurs questionnements, leurs comment est-ce possible, comment en sommes-nous arrivés là, murées dans le chagrin sans remise de peine, la douleur à perpétuité


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