Nous y voilà, la Route du Rock 2013, prêt à en prendre plein les oreilles sous le soleil de Saint-Malo. Pas de pré-festival pour moi (Julia Holter, Clinic et Austra à la Nouvelle Vague), du coup démarrage le jeudi au Fort de Saint-Père.
Petit tour sur le site pendant que Jacco Gardner se prépare sur la Scène des Remparts, achat de jetons tant qu’il n’y a personne et c’est parti. Et là, les défauts de cette nouvelle scène apparaissent vite : il y a peu de place, il va y avoir un effet d’entonnoir lors des transhumances d’une scène à l’autre, et on a le soleil en pleine gueule. Bon, une fois à l’ombre de la régie on peut commencer à apprécier le concert. Le son est correct, ça joue bien, c’est carré, c’est travaillé, mais il manque quelque chose. Ce n’est pas forcément évident de jouer en ouverture d’un festival, à 18h30, en open air et avec le public qui plisse les yeux. Ça tombe à plat et c’est raté pour les néerlandais. À revoir en salle.
On passe à la grande scène où Iceage va débuter son set devant un public clairsemé. Les danois au look de bad boys mais-bien-habillés-quand-même débarquent sur scène, mèches au vent, posent un peu et commencent pied au plancher. Encore un petit peu tôt pour leur post-punk, mais malgré un son un poil brouillon (et une basse qui a rendu l’âme en plein concert) leur énergie parviendra quand même à faire se soulever quelques nuages de poussière. Pas mal du tout, mais là aussi, à revoir dans de meilleures conditions.
Retour sur la petite scène pour Moon Duo, où il y a déjà beaucoup de monde qui attend. Surprise, le duo est accompagné d’un batteur en chair et en os, de quoi envoyer un groove énorme aux compos. Un excellent concert, psyché et sensuel. La soirée monte en puissance de quoi chauffer le public pour…
Local Natives. Très attendus, le quintet fait une excellente entame de set, très électrique avant de s’effondrer à la moitié du concert où s’enchainent les balades du second album. L’ambiance se brise, et les queues aux stands de bouffe s’allongent. Il y a du mieux sur la fin mais on restera hésitant sur le jugement à donner, quelque part entre le "pas trop mal" et le "en demi-teinte".
Bon, ce n’est pas tout mais il est l’heure de Nick Cave & The Bad Seeds. Après un démarrage avec un "We No Who U R" presque sage, le grand Nick fait sortir les photographes, et pour cause il passera la majeure partie du concert dans la fosse photo, perché sur les barrières de sécurités à tendre la main aux fans. Le concert pioche allègrement dans Push The Sky Away, le dernier album en date, mais est très loin du relatif calme de celui-ci. Le groupe est en grande forme et envoie un set très rock, Nick Cave éructe, les Bad Seeds embrayent avec un Warren Ellis totalement fou. Concert époustouflant qui aura soufflé tout le monde.
Du coup, difficile pour !!! d’enchainer. Après une entame de set pas trop mauvaise, le groupe s’embourbe un peu, les musiciens n’ont pas l’air très impliqués, ils font leur taf comme s’ils allaient à l’usine (je ne suis pas certain qu’ils sachent où ils sont), Nic Hoffer gesticule en caleçon d’un bout à l’autre de la scène, comme d’habitude. Après un long bain de foule pour le chanteur, le groupe se lance dans un bouquet final qui touche un petit peu plus. Impression mitigée, c’était bien mais ça manquait de folie (de vraie folie, pas d’un type qui danse en caleçon comme il le fait à chaque concert).
Retour à la Scène des Remparts (devenue inabordable) pour Electric Electric. Le trio nous sert son math-rock, idéal pour achever cette soirée en dépensant nos dernières forces et nos derniers neurones fonctionnels.
Plus forte affluence du week-end (merci Nick Cave) pour ce premier soir qui a ouvert le festival de manière magistrale.
J’ai manqué Fuck Buttons pour cause de fatigue, vous pouvez retrouver leur live ici :