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Budget 2014 ou l'équation impossible

Publié le 20 août 2013 par Copeau @Contrepoints

Les gens au pouvoir pleurnichent sur les calamités. Mais sont-ils capables de se hisser au-delà d'eux-mêmes pour un programme de salut public ?
Par Michel de Poncins.

Budget 2014 ou l'équation impossible

Chaque année à pareille époque, il est question du budget de l'année à venir. À présent c'est le budget 2014 qui se trouve sur la sellette. Pierre Moscovici, un idéologue connu, est aux commandes. L'objectif officiel est l'équilibre. Arrêtons-nous sur cette notion un instant.

C'est mieux que les critères de Maastricht. Ces derniers ont été définis pour les membres de l'UE par un traité du 7 février 1992. Ils prévoyaient que, sauf sanctions, le déficit d'un État ne pouvait dépasser 3% du PIB. Un bon analyste pouvait conclure que c'était une sorte de permis de ruiner que l'UE s'accordait à elle-même. Mes lecteurs habituels savent comment et pourquoi l'Europe est devenue une machinerie gigantesque ruinant les peuples assujettis de diverses manières.

Une autre remarque s'impose. En bonne gestion, l'équilibre budgétaire ne suffit pas. Il faut des excédents comme cela a existé il y a longtemps,  ce qui permettait de rembourser les dettes. Ne rêvons pas cependant, l'équilibre serait un petit début de sagesse.

Les moyens annoncés

Le pouvoir, très provisoirement aux affaires, a lancé deux chiffres. Il y aurait 14 milliards d’économies et 14 milliards d'impôts. Ces données sont à prendre avec des pincettes.

Pour ces idéologues, raboter des niches fiscales et (ou) sociales fait faire des économies ; en réalité c'est pur mensonge car le rabotage est un véritable impôt. Ensuite, quand des impôts sont annoncés, ce sont seulement les impôts visibles, genre impôt sur le revenu ou CSG et, dans la réalité, ce n'est qu'une partie de la tornade. Personne ne fait jamais le compte du ratissage permanent de Bercy pour ramasser des sous partout et par tous les moyens imaginables.

L'équation impossible

Voici l'équation mensongère. Il y a des calamités diverses  créées d'ailleurs par les pouvoirs successifs. Pour les corriger il faudrait agir sur tous les compteurs, ceci dans une odeur pestilentielle d'usines à gaz.

Les responsables espèrent follement que, la croissance revenant, les maux divers de l'économie trouveraient leurs solutions. L'illusion est totale. Ne voulant pas faire de véritables économies et poursuivant le matraquage fiscal, le pouvoir va tuer le malade en prétendant le guérir.

En outre ayant fait allégeance à l'Europe, il a abdiqué toute liberté d'action.

Guérir la France de ses maladies

La France est l'homme malade de l'Europe : chômage des jeunes et des seniors, panne de croissance malgré quelques frémissements, crise du logement, paupérisation, désindustrialisation etc.

La réponse est dans la liberté, notamment pour les entrepreneurs seuls créateurs de richesses. À cette fin, il est impératif de jouer sur le binôme impôts et économies.

Les impôts et charges doivent être non diminués mais détruits. Un impôt diminué revient toujours. Un impôt supprimé ne revient pas. Les avantages sont incalculables : plus de bureaux, plus de fonctionnaires, plus de statistiques, plus de déclarations, plus de contentieux. Il est évident qu'avant de s'occuper des grands impôts ou charges, il faut supprimer les petits impôts dont la liste est impressionnante et la nuisance catastrophique.

Côté économies, même raisonnement. Pour être crédible envers les marchés financiers, des conditions sont nécessaires. Elles doivent être immédiates, sûres juridiquement et dépassant par prudence les impôts supprimés.

Les suppressions de postes ne donnent pas de sous dans l'immédiat. Il faut supprimer totalement des administrations ; plus de bureaux, plus de fonctionnaires, plus de statistiques... Bien sûr, il est nécessaire de sabrer largement dans les subventions.

Les gens au pouvoir pleurnichent sur les calamités. Sont-ils capables de se hisser au-delà d'eux-mêmes pour un programme de salut public ? S'ils ne l'étaient pas, le pire serait à craindre. C'est toute la question.


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