Durant l’été, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir certains articles « à succès » publiés cette année sur le blog Finance & Stratégies.
Pour réduire les coĂťts de fonctionnement, une des premières solutions évoquées est la pratique de l’offshoring, de plus en plus répandue dans le secteur bancaire.
Activités supports, développements informatiques et, dans une moindre mesure, processus métiers à faible valeur ajoutée sont les premiers centres de coĂťts concernés.
Une alternative à l’offshoring est l’externalisation métier, aussi appelée BPO (Business Processing Outsourcing), qui peut s’accompagner ou non d’une délocalisation. L’externalisation métier permet aux entreprises de se recentrer sur leur cĹ“ur de métier, de transformer leurs coĂťts fixes en coĂťts variables et de réaliser des économies d’échelle.Les exemples sont nombreux dans les banques de détail, les banques privées et l’Asset Management. En revanche, la pratique du BPO était jusqu’à récemment beaucoup moins répandue dans le secteur de la banque de financement et d’investissement où les métiers sont plus complexes, les produits moins standardisés et l’industrialisation des processus des fonctions supports moins systématique. Par exemple, le domaine des financements exige une expertise fine et repose sur des ressources humaines fortement qualifiées ou expérimentées. Du côté des marchés de capitaux, les produits dérivés OTC et les produits structurés, sources d’innovation financière, peuvent encore faire l’objet d’une gestion manuelle.
Des évolutions opérationnelles et stratégiques propices au BPO
Toutefois, les produits financiers standards sont traités en masse via des processus standardisés et les réglementations MIFID II et EMIR encouragent la standardisation des produits dérivés OTC respectivement pour l’exécution et la compensation. De plus, l’exécution des transactions s’effectue de plus en plus sur des plateformes électroniques.
Concernant leur système d’information, suite aux différentes orientations et aux éventuelles acquisitions passées de la banque d’investissement, les applications internes se sont multipliées et sont devenues difficiles à gérer. La maintenance de ces outils est donc coĂťteuse. Par conséquent, les BFI veulent aujourd’hui réduire leur parc applicatif et privilégient des solutions progicielles reconnues sur le marché. Des outils largement répandus tels que Calypso, outil de gestion pour les produits de taux, Murex sur les produits de change, Loan Reach et Loan IQ pour la gestion des financements illustrent cette tendance.
De plus, la mise en place de ces solutions technologiques se fait, généralement, transversalement à tous les sites internationaux de la banque et entraine donc de profonds changements de processus et d’organisations. En réalisant le déploiement de telles solutions, les BFI uniformisent donc par la même occasion leurs processus entre les différents sites.
Standardisation des outils et des produits, automatisation des exécutions de transactions, rationalisation de la chaine Front-to-Back, harmonisation des processus entre les différents sites géographiques, sont autant de conditions favorables à l’externalisation métier dans la BFI.
Plus largement, le contexte économique et réglementaire actuel invite les banques de financement et d’investissement à repenser leur business model. En effet, certaines activités deviennent coĂťteuses en liquidité et en fonds propres. Les BFI montrent une volonté de se recentrer sur leur cĹ“ur de métier et l’externalisation métier, déjà engagée sur certains métiers, est une réponse possible. Réponse d’autant plus pertinente qu’elle leur permet, en s’appuyant sur des prestations et des niveaux de service modulaires, de ne pas sacrifier leur potentiel en matière d’innovation (nouveaux produits, nouvelles offres, nouveaux services).
Différentes pratiques du BPO et son extension à des activités à plus forte valeur ajoutée
Différents types de partenariats permettent aux BFI de mettre en Ĺ“uvre le BPO. La pratique de l’externalisation d’une partie de leurs fonctions IT via des filiales en Inde n’est pas nouvelle. Aujourd’hui, sur d’autres activités telles que les Back Offices de gestion des titres pour compte propre ou pour compte clients, elles pourraient se tourner vers les filiales bancaires Securities Services.
Les brokers proposent leurs services à des banques d’investissement internationales. C’est le cas d’Exane qui prend en charge la vente et la recherche d’actions pour BNP Paribas CIB ou encore de NewEdge, société de courtage et filiale commune de Crédit Agricole CIB et de Société Générale, qui propose des services de compensation.
Parmi les autres types de partenariats possibles, le recours à un fournisseur de solutions technologiques est déjà mis en Ĺ“uvre chez certains acteurs aux Etats-Unis. La succursale américaine d’une BFI française a choisi la solution technologique de la société Broadridge pour gérer ses activités de pricing et de référentiels. Ce BPO a consisté à migrer des données internes dans la solution de Broadridge, qui en assure la maintenance technique.
Aujourd’hui des BFI françaises peuvent elles aussi envisager des automatisations de processus via des solutions externes de ce type, voire des transferts d’équipes internes vers un partenaire (soit une filiale du Groupe bancaire, soit un tiers) à qui elles confieront ces processus.
Pendant longtemps, l’externalisation métier des banques de financement et d’investissement s’est essentiellement limitée aux fonctions IT et de reportings. Au regard des exemples cités ci-dessus, on constate que le pricing, la gestion des référentiels, la compensation et les Back Office sont des activités éligibles à l’externalisation métier aujourd’hui. En effet, ces activités requièrent des niveaux d’expertise moindre, et, sont marquées par une standardisation de plus en plus forte des produits, des processus et des outils. L’externalisation de ces activités (qui consistent à manipuler des volumes importants de données) permet ainsi aux BFI de réaliser des économies d’échelle.
Ainsi, l’externalisation métier se répand dans tous les secteurs bancaires. Du fait de leur situation économique actuelle, les BFI n’échappent plus à la règle. Initialement pratiquée pour les activités IT, son implémentation remonte progressivement la chaine de valeur, des fonctions Back Office jusqu’à certaines fonctions à plus forte valeur ajoutée. En Asset Management, activité encore plus affectée par la crise, le BPO commence à concerner des activités comme la négociation de produits de taux (citons par exemple Convictions AM qui confie sa négociation à BNP Paribas Securities Services).
Du côté des BFI, le BPO pourrait aussi concerner, à moyen terme et si cette tendance se confirme, des métiers Front Office, notamment sur les produits vanilles et à forte volumétrie (Actions, Obligations).
Sia Partners
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