ROCK EXPERIMENTAL – La scène musicale zurichoise nous prouve une fois encore qu’elle est riche en surprise. L’année dernière on a pu voir déferler dans nos contrées latines la musique de 77 Bombay Street, Fai Baba, My heart belongs to Cecilia Winter ou encore Evelynn Trouble & The Trespassers. On est ainsi en droit de se demander ce que peut bien nous réserver Doomenfels ?
En premier lieu, il est difficile de faire une description thématique de ce disque car les textes sont en patois zurichois. Qu’on se rassure, le coté low-fi ainsi que la voix claire d’Oppliger en gomme les aspérités. Or, l’usage d’une langue que peu de gens comprend ajoute à l’étrangeté des compositions. En effet, la musique de Doomenfels est bizarre, à la frontière entre dark-folk et low-fi.
‘’Heile Heile Säge’’ nous plonge directement dans l’ambiance de l’album : la rythmique lourde et profonde évoque quelque chose de sombre, une part d’ombre peut-être mais néanmoins la partie vocale et le glockenspiel semblent conduire vers la lumière. ‘’April Wheeler’’ sonne très indie pop scandinave : agréable et légère. Ensuite on continue à voyager dans ces contrées musicales surnaturelles. A noter ‘’Eusi Stell’’, un magnifique titre instrumental de près de 7 minutes, hypnotique.
L’ensemble est donc très bien réussi avec ce mélange de mélodies surnaturelles, de rythmiques minimalistes et de dialecte zurichois. L’approche low-fi – une table 8-pistes avec enregistrement sur cassette a été utilisée lors des enregistrements – renforce le côté brut des compositions. Ce côté brut est néanmoins largement compensé par les très belles mélodies. Certains vont remettre en question l’utilisation du dialecte – et cela pourrait même l’empêcher de percer en Romandie – mais au vu du rendu c’était la bonne chose à faire ! Il faut passer outre ce préjugé car l’œuvre en vaut la peine. Faites un tour sur la page Bandcamp et laissez-vous surprendre par Doomenfels.