Fog, tome 1 "Le tumulus"
"Et s’il y avait du vrai dans ces histoires de revenants ?!… Vous savez, Sir, j’ai vu des choses bizarres dans ma carrière… Des maisons dont les murs suintaient du sang ou des objets se déplaçant tout seuls…"
"Eh bien, les Vikings avaient un sens de l’honneur exacerbé. Et toute atteinte à l’honneur ne pouvait se laver que dans le sang. Mais une telle coutume risquait de déclencher une vendetta généralisée qui pouvait, à long terme, exterminer la nation toute entière. D’où la pratique du bot ! En cas de mort violente, le meurtrier devait dédommager la famille de la victime pour éviter les représailles."
L’intrigue
1874. Découvrez les impitoyables bas-fonds londoniens, où, aveuglés par le brouillard, prostituées, opiomanes, inspecteurs de police et étranges inconnus déambulent la nuit, en quête de plaisir, de sensations fortes, de justice ou de vendetta… Quand Sir Thomas, un archéologue réputé, profane un tumulus, la tombe d’un pillard Viking pour ses recherches et de son frère découverts en parfait état de conservation après 500 ans de trépas, la rumeur court qu’une prophétie aurait prédit le retour du Viking pour se venger de ses ennemis. D’étranges événements se produisent, des meurtres même. Canular, règlement de compte ou véritable résurrection d’entre les morts ? Deux inspecteurs du Yard mèneront l’enquête.
Après le graphic novel de Game of thrones, me voilà donc complètement convertie au monde merveilleux des bandes dessinées, bientôt des comics (on m’expliquera la différence un jour). L’autre jour, en allant à la bibliothèque, je me suis retrouvée comme une enfant devant tant de choix mais aussi bien briefée avec quelques pistes conseillées par une amie (depuis j’ai une BAL – BD à lire – grande comme Gibert grâce à elle, je peux lui dire encore merci, je suis foutue !). Parmi ses conseils figuraient Fog, ambiance néo-victorienne garantie et quand on connait mon amour pour Michel Faber, mon maître en la matière, et mon goût pour ce mouvement en écrivant même une nouvelle néo-victorienne, forcément, ça ne pouvait que me plaire. J’ai failli partir avec le tome 2 et même si j’étais bien chargée, j’aurais dû abandonner l’un de mes choix pour la suite de Fog parce que les cliffhangers, merci, bien !
Etant encore amateur en la matière, je ne peux juger objectivement de la qualité du dessin, ‘n’ayant pas assez de points de comparaison, mais ce que je sens, c’est que ce n’st pas une esthétique du beau derrière : de beaux visages, de belles femmes (sauf les prostituées, particulièrement mieux soignées comme dans les romans de Michel Faber, comme quoi!)
Planche de Fog : scène des prostituées.
donc, sans miser sur un esthétisme prononcé du moins sur les personnages, les costumes, les robes et le décor londonien des quais et des rues est juste sensationnel et c’est forcément essentiel pour l’ambiance victorienne réussie et crédible d’une enquête policière . Après tout, si les personnages sont plus que blanchâtres et difformes, l’effet recherché est surement d’exploiter un monde non idéalisé et édulcoré malgré un arrière fond fantastique assez prononcé.
L’ouverture du Tumulus
Mais, comme le titre du tome 1 de cette BD l’indique, le coeur de Fog n’est d’ordre esthétique mais culturel, ou plutôt légendaire, parce qu’on retrouve le goût des Victoriens pour les civilisations perdues ou exotiques comme ici la légende noire des Vikings,ces pillards des mers qui ont particulièrement vandalisés les côtes saxonnes et britanniques. J’avoue que j’ai toujours été fasciné par les drakkars, pour leur savoir-faire malgré la sauvagerie de leurs mœurs et visiblement, c’est justement ce paradoxe qui traverse plutôt la fin de ce tome 1 pour, je l’espère, être plus développée par la suite. J’ai particulièrement appréciée tous les détails de civilisation qui ont été ajoutés comme des clins d’œil aux plus expérimentés et j’ai appris beaucoup de chose par exemple sur la pratique de vendetta des Vikings qui pas si bêtes, massacraient, pillaient mais laisser une petite dédommagement sonnant et trébuchant pour éviter que la revanche aille à l’infini et fasse couler plus de sang que nécessaire (bref, celui du meurtrier). Si vous avez lu par exemple les nouvelles de Mérimée comme Mateo Falcone jsutement sur la vendetta corse, tout de suite, on voit que ce n’est pas la même culture, plus sanguinaire et faisant de la vendetta comme une seconde nature et on une pratique occasionnelle.
Les "guerriers d’Odin"
Et, forcément l’identité et le mystère de ces deux cadavres Vikings, miraculeusement revenus à la vie (du moins disparus de la circulationaprès le naufrage qui les emmenaient à Londres pour le British Museum pour enfin réapparaître par soif de sang et de vengeance dans les rues et les docks de Londres et ses docks donnent un petit coté fantastique à ce premier tome assez sympathique même si, bien sûr, c’est l’enquête policière qui est au coeur du propos.
Les inspecteurs Julian Harwood & Andrew Molton
Des deux inspecteurs du Yard, j’ai une préférence pour le plus "râté" de la bande : aJulian Harwood, amoureux éconduit, orphelin, souffre douleur et petit blondinet (même si, généralement, je n’aime pas les blonds sauf Jaime Lannister et Lucius Malefoy). Ne vous attendez pas à des Sherlock Holmes et Watson en puissance, ce sont de simples policiers du Yard bien largués par la situation au début, un peu moins par la suite mais qui ne sont pas en sécurité, potentiellement attaquables au sein de leur équipe par les pseudo-Vikings.
J’espère que le tome 2 sera aussi agréable à lire et qu’on en saura un peu plus sur ces Vikings avant d’être encore plus menés en bateau pour encore trois tomes après le 2e opus.
Où se procurer Fog ("Le tumulus", tome 1) ?
Fog – Tome 1 "Le tumulus" de Roger Seiter et Cyril Bonin
Casterman – 64 pages.
Lu das le cadre du challenge "Thrillers & Polars" organisé par Liliba.
2/8
Lu dans le cadre du challenge "British Mysteries" chez Lou et Hilde; Rendez-vous mensuel, ce mois-ci spécial BD.
3/6
Classé dans:Bande-dessinée, BD néo-victorienne, Fog, Littérature anglaise Tagged: bd à lire, British Museum, Game of Thrones, graphic novel, London, Mateo Falcone, Michel Faber, Sherlock Holmes, vendetta, Watson