Route du Rock 2013 - samedi soir
Quelle belle et riche dernière soirée que celle de ce samedi ! Si belle en émotions et riche en alcool qu’il m’a fallu tout le dimanche pour m’en remettre. Si la veille m’avait laissée un goût d’inachevé, ce dernier tour a été parfait à bien des égards.
D’abord le temps : essuyant la météo plus que maussade du vendredi, la journée fut chaleureuse et ensoleillée (ce qui n’empêche pas quelques ondées hein, on est en Bretagne bordel). C’est donc par une belle fin d’après midi que Junip a entamé les câlins sonores sur la grande scène. Timing parfait pour que la douce voix enrobante de José Gonzalès nous berce sans chahuter notre pinte. Le set est harmonieux et, sans réellement transcender l’album, parvient à fédérer des festivaliers épuisés de décibels. L’instant douceur.
Les Concrete Knives sauront aussi tirer leur épingle du jeu en proposant un concert enthousiaste, efficace, où les tubes de Be Your Own King s’enchaînent naturellement. En dehors des qualités mélodiques de leurs morceaux, ils affichent une joie manifeste d’être présents sur scène (un peu comme Breton l’année dernière). Ca mange pas de pain mais ça va mieux en le disant.
Seul Tame Impala me laissera plus dubitatif. Alors que Lonerism reste l’un des plus beaux albums de 2013, les australiens peinent à convaincre totalement leur auditoire et ne restituent pas forcément la complexité de leurs arrangements en studio. Certes les « tubes » fonctionnent mais l’ensemble est un peu bancal, un peu longuet. Certains ont crié à l’arnaque, je me contenterai de préciser qu’ils subissent aussi l’effet boomerang d’un groupe trop attendu. Ce qui pour des australiens est assez cocasse.
Comme annoncé dans l’article de présentation, Hot Chip continue de radicalement diviser. Si j’ai personnellement été enchanté par leur excellente prestation qui transforma quelques spots du Fort en Dance Floor improvisé, j’ai rencontré bien des festivaliers sortir la croix du bon goût sur la gousse d’ail de la dignité. Comme l’explique très bien Disso (DLF), on ne sait pas toujours pourquoi ça marche mais ça marche. Flutes ou Boy from school ont samedi soir libéré les hanches d’un public complice sachant que la Route du Rock n’est pas non plus le dernier endroit où l’on danse. J’ai même surpris l’exorcisme de quelques esprits retors luttant contre la trahison de leur corps.
L’avis est plus unanime sur la prestation de Suuns qui restera comme l’une des belles confirmations du festival. Je ne m’étendrai pas sur Disclosure, n’ayant entendu que les trois premiers titres, rattrapé par le sommeil.
Ensuite, c’est aussi dans l’avant, les intervalles, et l’après que se joue une soirée réussie. Je me souviendrai donc longtemps de ce samedi où l’on m’a fait passer de la Pom’pote de contrebande au nez et à la barbe des vigiles, où j’ai fait une étude comparative de tongues avec des anglais, où j’ai croisé un vrai pirate et un dj de camping, où j’ai découvert qu’un Sodebo au Cheddar restait comestible après deux jours dans un sac.
Merci à tous ceux que j’ai croisés pendant ce festival pour leur enthousiasme et leur bonne humeur. Merci à Alban, Marco, Christophe, Isabelle, Anne, Stéphanie, Simon, Arthur, Elodie et les garçons de L’Insa, Jeremy et Audrey, Annabelle et Hervé pour ces chouettes moments passés ensemble.
Et plus largement, merci à Maxime Le Cerf et toute l’équipe de la Route du Rock pour leur professionnalisme et implication. Ce fut une très belle édition.
A l’année prochaine !