Contribution-annexe au Projet Républicain
Prendre sans complexe le parti de la gauche
Nous devons réaffirmer avec force face à l'empire des individualismes débridés et anxiogènes que les libertés de l'individu ne sont possibles que pour autant que les libertés collectives et publiques sont clairement affirmées, établies et respectées.
L'idée de contrat pour les construire ne saurait se substituer à la loi générale contrôlée démocratiquement et souverainement.
La gauche doit conserver ce principe opératoire clair pour son action que la République n'est efficace que pour autant qu'elle demeure une et indivisible, c'est sa force pour le temps à venir. C'est aussi la force de la France dans le cadre de la mondialisation aveugle que de préserver cet espace éminemment démocratique.
Nous n'opposons pas le collectif au particulier, le citoyen à l'individu. Au contraire nous voulons plus que jamais oeuvrer à l'établissement de permanences historiques faites de progrès sociaux qui permettront à l'individu l’assouvissement de sa quête de liberté raisonnée et partagée.
Il ne saurait exister de société responsable dans laquelle l'établissement des droits et des devoirs comme leur nécessaire évolution se réaliserait au gré de différences affichées ou revendiquées par des groupes d'individu.
Dès lors il appartient à la gauche de démystifier l'idéologie de la droite dite « décomplexée » qui prospère sur l'idée de l'individu roi, du libre-arbitre de chacun, du libre choix assumé, pures flatteries de l'ego. Sous le couvert d'une adaptation illusoire aux « lois » du marché la droite soutient que la réussite de chacun dépend essentiellement de sa capacité à réagir par sa volonté propre. La droite entend faire accroire que dans une société de fait inégalitaire, le sauf qui peut demeure la règle d'or (« travailler plus pour gagner plus » ; « se lever tôt pour travailler », « se faire tout seul »,...). Les médias de masse relayent complaisamment cette apparence de l'être dans le paraître.
Ce raisonnement spécieux n'a de raison d'être que de masquer l'infamie de la mère des inégalités à savoir le capitalisme financier mondialisé qui aujourd'hui désorganise socialement et économiquement nos territoires et assèche notre tissu productif laissé en jachère.
La réponse à la marche chaotique du capitalisme financier mondialisé en bout de course ne pourra reposer que sur des ressorts collectifs, la gauche rassemblée doit s'y préparer. Ce n'est que cela que de s'inscrire dans le monde réel.
La crise financière mondiale apporte la démonstration flagrante que se sont bien des mécanismes collectifs de solidarité et d'organisation qui permettront la restauration de la prospérité économique reposant essentiellement sur l'intervention avisée des États. Pourquoi continuer à le nier ! Les États doivent redevenir stratèges et par là-même souverains face aux marchés.
Face à la montée inexorable des inégalités sociales dans notre pays que nous ne pouvons que déplorer, notre devoir à gauche sera aussi de faire oeuvre de justice réparatrice à l'endroit des publics stigmatisés et violentés par le libéralisme financier à savoir essentiellement les chômeurs et les travailleurs pauvres.
La modernisation des services publics doit impérativement s'inscrire dans un schéma et un cahier des charges de performances.
A ce titre la Nation doit reposer sur un État fort et sûr de ses missions et axer son action sur l'Education et la Santé.
Les priorités de la gauche pour les temps à venir sont les suivantes :
• occuper le « centre », c'est à dire répondre à la dépolitisation rampante du pays et dans la mesure où un grand nombre de celles et ceux qui s'identifie au « centre » réclame surtout une vraie alternative politique à l'effet essuie-glace (la gauche gagne quand la droite perd mais rien ne change en réalité, les mêmes impuissances sont consenties).
• Cette alternative pour impliquer le citoyen doit être républicaine et par là-même dépassant les clivages statiques et ouvrant la voie d'un nouveau contrat social entre le citoyen et l'Etat.
• Intensifier le combat contre toutes les formes de pauvreté (travailleurs pauvres et défaut majeur de formation et de qualification).
• Mener un combat utile contre les comportements antisociaux de tout genre y compris la délinquance en col blanc qui discrédite parfois gravement la puissance publique.
• Ouvrir notre pays aux immigrants tout en régulant les flux migratoires en bonne intelligence avec les pays d'immigration.
• Elever plus que jamais le niveau de connaissance afin que notre pays conserve un rang dans une économie globalisée mais rationalisée.
• Faire de la protection de l'environnement une priorité qui permette l'intensification de la science et de sa recherche.
Il n'est que temps que la gauche ouvre une nouvelle page de son histoire face aux défis de son temps, il n'est que temps qu'elle revienne dans l'Histoire avec son cortège d'espérance, elle est attendue de part le monde. Notre pays, la France ne saurait manquer ce rendez-vous.
Rassembler la gauche va de soi ! Mais l'essentiel est qu'elle se rassemble sur une idée pragmatique parce que républicaine, inscrivant dans la réalité de l'Histoire les libertés proclamées.
Voilà en ces temps nouveaux la tâche impérieuse et utile de la gauche à venir !
Koffi Ghyamphy
Secrétaire national du MRC
Premier secrétaire du MRC37