Je ne pouvais pas revenir de vacances dans les Cévennes sans vous montrer ce que j'ai eu sous les yeux pendant une semaine. À partir de cet instant, continuez la lecture de ce billet en imaginant que des cigales et des criquets chantent tout autour de vous, qu'une odeur d'herbes, de romarin, de terre se faufile dans vos narines et qu'une chaleur franche, mais accompagnée par une douce brise réchauffe votre peau.
Voilà, vous êtes en condition, vous pouvez continuer.
Le Castanet donc. C'est un hameau, sur le flanc d'une montagne, appartenant à la ville de Sumène, qui elle se trouve dans le vallée. Sumène, c'est entre Ganges et Le Vigan, dans le Gard, à une bonne heure de route au nord de Montpellier. C'est le Sud-Est sans la mer, certes, mais aussi sans l'agitation touristique et les attrapes-nigauds. La famille de mon père s'y rend tous les étés depuis plus de 40 ans maintenant, séduite par la quiétude ambiante, l'accueil chaleureuse des habitants, et la vue qui est quand même loin d'être dégueu.
Du coup, j'ai passé tous mes étés à la montagne, depuis ma naissance jusqu'à la fin de mon adolescence.
Même si je ne m'y rend désormais plus tous les ans, les lieux sont chargés de souvenirs et je m'y sens comme chez moi. Le gîte que louent mes parents depuis longtemps est comme une seconde maison et j'ai arpenté tant de fois toutes les ruelles que je pourrais les parcourir les yeux fermés.
Les maisons de pierre, accrochées à la montagne, ont peu changé avec le temps, et réfléchissent toujours autant la lumière du soleil. La végétation dense et présente partout permet aux constructions humaines de se fondre dans la nature. Les chemins de terre et les pentes en vieux bétons ont blessé de nombreux genoux mais on ne les changerait pour rien au monde. Les chiens des habitants, aux poils rêches, vagabondent librement entre les propriétés dont on a du mal à définir les limites. Les vergers et les cultures d'oignons, de tomates, de pommes de terre, entre autres, s'étendent sous les maisons.
Tout autour, les montagnes des Cévennes, les petites villes en contre-bas, donnent la sensation d'être minuscule. On prend conscience des distances comme on ne peut le faire dans une région sans relief. En gravissant les quelques centaines de mètres qui mènent au sommet de la montagne, on peut admirer l'horizon dentelé, ressortant d'autant plus les journées de ciel bleu azur ou au coucher du soleil. Les croix assez nombreuses viennent témoigner de l'héritage chrétien du coin, depuis bientôt deux siècles pour la plupart.
Le Castanet, c'est un petit hameau, inconnu, paisible et perdu sur sa montagne, mais qui a le pouvoir de recharger les batteries de quiconque veut bien prendre le temps de s'y arrêter quelques jours, et de vivre. Comme bien d'autres lieux sans doute, qu'on oublie souvent pour aller suivre tout le monde dans les villes débordants de touristes.
Demain, mon bureau va me sembler bien fade!
xx