À peine débarquée par hasard sur la fréquence 102.3, vers le printemps 1989, je sens vibrer tous mes neurones. Celle que l’on surnomme alors “La Ouï” est une radio plutôt underground avec des jingles incroyables, des animateurs pointus, une programmation dont on consulte les playlists sur Minitel et des publicités au son aussi rock que tout le reste. Un vrai bonheur.
Ouï fm, tombée dans l’escarcelle de Virgin, a cessé depuis longtemps d'être cette onde-élixir irradiant de ses bienfaits ma post-adolescence. Fini les animateurs fantasmes ! Fini les pubs qui font rêver ! Fini le climat sombre qui prend aux tripes, omniprésent dans l'habillage musical. En résumé, Ouï fm, pour moi, c'est surtout du passé. Des souvenirs comme : "Les Young Gods sont les alchimistes de l'eau rouge", ou encore le requiem fleuve déversé par une Vampi sous adrénaline pour la mort de Stiv Bators, le 3 juin 1990. Un morceau de bravoure ! Ce soir-là, au volant de ma voiture rouge, je l'admirais tellement que j'aurais voulu être elle. Vampi, mon idole des ondes, quel est ton vrai nom, à quoi ressembles-tu, qu'es-tu devenue ?
Aujourd'hui, la fréquence 102.3 reste une adresse sympathique mais sans aucune magie.
Peut-être en quête d'une image plus authentique, Ouï fm est partie en campagne dans la presse écrite avec l'agence Leg. But : un positionnement "100 % rock". Les visuels noir & blanc (plus de quinze en tout) sont accompagnés de petites accroches, véritables bijoux.