En ce 15 août, le ciel était gris, chez moi. Puis il s’est mis à pleuvoir. Une petite pluie fine, peu abondante, mais qui vous empêche de sortir et vous gâche la journée. Après le déjeuner, pourtant, le soleil est revenu, pointant son nez entre les nuages qui filaient vers l’est. Allons, tout n’était pas tout à fait perdu ! J’allais pouvoir faire quelque chose de mon après-midi. Mais là, le nez en l’air pour vérifier que les éclaircies prenaient le dessus, il a bien fallu me rendre à l’évidence. Dans ces petits morceaux de ciel bleu, il n’y avait plus rien. Les grands voltigeurs noirs n’étaient plus là. Plus de vols gracieux, plus d’acrobaties, plus de cris perçants, plus de rase-mottes au ras des toits. Les martinets étaient partis, marquant irrémédiablement la fin de l’été.
Oh, certes, il y aurait encore de beaux jours, mais ce ne serait plus pareil. La roue venait de tourner et l’été n’en finirait plus d’agoniser lentement. Il venait d’être frappé à mort et n’aurait plus que quelques soubresauts. Le départ des martinets disait à ceux qui savent entendre que l‘automne n’était plus très loin.