"Les meilleurs héros sont les anti-héros". Ma citation d’entrée de blog est pour le coup parfaitement adaptée à ce roman. Le narrateur est un anti-héros. Renaud Burel brouille les pistes, est-ce lui ? En tout cas, le narrateur porte le même prénom que son auteur. Renaud, réalité ou fiction, erre sur terre, entre alcool, femmes et HP, autrement dit hôpital psychiatrique. Grâce à Inès, qui lui prête son ordinateur, il se remet à écrire. Ses anciennes amours lui permettent de noircir des pages, encore et encore. Tout en ne cessant de boire, un texte se forme, et les souvenirs reviennent…
Un roman violent, fort, ardent. On se délecte de chaque page, on a peur d’arriver trop vite à la fin. Ce sentiment si rare est terriblement présent. La passion brûle les âmes, et le désenchantement les grignote peu à peu. On s’attache à ce personnage à la recherche de l’amour. L’écriture orale renforce le caractère de Renaud, que l’on sent au bord du gouffre. Le suicide n’est plus un secret pour lui, il n’a plus d’estomac, une bouteille de Destop lui a détruit. L’espoir existe-t-il encore ? Les Ailes du désir de Wim Wenders en apporte peut-être une petite réponse. On espère que oui, l’espoir n’est pas tout à fait perdu.
Château-Rouge Hôtel est une sorte de chef d’œuvre, un livre qu’on n’oublie pas, qui marque l’esprit. Renaud Burel, un écrivain parti trop tôt, en 2010. Il n’aura pas même tenu en main son propre livre.
D’ailleurs, satanée lolita, je vais même marquer le coup en recommençant le roman depuis le début. Pourquoi pas, un homme est seigneur en son jardin. C’est reparti.
CHÂTEAU-ROUGE HÔTEL ROMAN POUR FOUS