Figurez vous que je suis tombé sur deux émissions, sur Canal +, la première, "le grand journal", où j’ai vu et entendu, lors de je ne sais quelle occasion, l’excellent chroniqueur, J-M Aphatie se plaindre et pleurnicher du fait que depuis qu’Internet existait, des tas de fausses nouvelles circulaient et que nous-pauvres-journalistes-professionnels-de-talent, nous étions battus en brèche par de sales va-nu-pieds de blogueurs qui diffusent sous des noms d’emprunt des tas de buzz pernicieux, etc, etc et tatati et ttatata….
Je vous donne le refrain..
Vous connaissez la chanson !
Mes oreilles n’ont pas sifflé.
À noter qu’Internet est un outil important de communication de mon pote blogueur Aphatie. Sans commentaire.
Un peu plus tôt, un samedi, j’avais regardé une émission de Canal + (encore !) réalisée pas Pascale Clark, intitulée " un café l’addition " et où différents journalistes devisaient joyeusement sur le sexe des anges et le changement de look du président, événements essentiels, s’ils en étaient, et Daniel Schneidermann se trouvait là. Lors de l’introduction, elle présenta, le créateur " d’Arrêt sur image " comme blogueur.
Oh la la ! Si vous aviez vu la tête de l’impétrant ? Offusqué et ulcéré !
J’ai observé, un peu rigolard, mon collègue blogueur Daniel Schneidermann et j’avoue avoir même regardé le pantalon du journaliste tant je croyais que Mme Clark avait renversé une casserole de sauce poulette sur l’illustre falzar. Après un bref moment d’étranglement il parvint à grommeler qu’il était avant tout journaliste, avec un J majuscule comme JOURNALISTE. Sous entendu : sérieux, lui !
Je vous donne le refrain.
Vous connaissez la chanson !
Mes oreilles n’ont pas sifflé.
À noter qu’Internet est l’outil principal de communication de mon ami du Net, Schneidermann qui gagne sa croûte grâce à Internet et à mon oseille qui couvre l'abonnement d'ASI, soit dit en passant. Sans commentaires…
Ainsi… Adieu, mes deux éphémères poteaux de la Toile, mes brefs frères de sang, mes furtifs et chaleureux confrères de la Toile d'araignée, vous ne voulez donc pas de moi comme collègue ? L’idée d’être répertorié comme blogueur vous est donc si insupportable, si intolérable, si insultante, si régressive ? Vous m’en voyez fort chagrin !
Larmes… De volatile insolent.
Je sais qu’avec des milliers de confrères dont je ne suis pas le porte-voix, quelques liens sont affichés à droite, nous représentons à vos yeux furibards, l’apostasie, l’hérésie, le satanisme ; la représentation du peuple, quoi ! Dans ce qu’il a de versatile, de contestataire, d’irrévérencieux, de créatif, d'interrogatif, de divers et de sage, aussi ! Les blogueurs vous emmerdent, n'est ce pas, Messieurs les journalistes ? Auparavant vous chantiez ? Et bien dansez maintenant !
Notre principal défaut ? Vous faire de l’ombre ? Je n’ai pratiquement jamais vu un blogueur se prendre pour un journaliste mais toujours l’inverse !
Contester votre pouvoir, nier votre représentativité ? Jamais de la vie. Vous n'avez jamais représenté que vous même et vos patrons de presse...
Qui d’entre nous saurait convenablement interviewer un homme politique ? Qui aurait cette prétention ?
J’avais écrit ce texte, il y a deux jours, et je suis tombé cet après midi sur un billet de Guy Birenbaum sur le Post dans lequel il commente avec sa verve habituelle, une attaque des vieux réacs de " Charlie Hebdo " qui ont instrumentalisé l’écrivaine Amélie Nothomb dont on se demande ce qu’elle vient faire dans cette galère, pour condamner l’anonymat coupable des gens qui surfent sur la Toile.
Un débat éculé : quelle est en effet l’importance de savoir que le patronyme exact de l’anonyme cui cui, est en réalité le non moins anonyme Dominique Susini dont l'autoportrait figure ici ?
Je vous le demande ?
Amis de cui cui, saluit !
Cui cui, plumitif anonyme...