Avant de rejoindre Le Fort De Saint-Père, un détour par la Plage Bon-Secours s'imposait... Et pour cause, celui dont l'album Super Forma a déclenché une déferlante de critiques positives y jouait en fin d'après-midi. Après avoir foulé les rues pavées dans l'intra-muros de Saint-Malo, on y découvre une plage bondée pour l'occasion qui attends patiemment au son du DJ set organisé par Clapping Music. Sable fin & légère brise iodée, il ne manque plus que les mélodies de Super Forma pour parfaire ce cadre d'exception.
Orval Carlos Sibelius & sa petite bande arrive sur scène pour un concert qui s'annonce intimiste. Avant d'entamer son set, il remarque d'un air amusé que certains d'entre nous vont sûrement bronzer ou faire une sieste. D'Asteroids à Good Remake, on découvre tout au long du concert des versions spécialement ré-arrangées pour la scène... Et pour notre plus grand plaisir! Avec un drumming particulièrement efficace & la présence d'un trombone, les musiciens d'Orval Carlos Sibelius donnent du relief à Super Forma, qui s'anime réellement en live. Avant de se lancer sur I Don't Want A Baby, particulièrement accrocheur, Orval Carlos Sibelius nous prévient que "celle-ci est une vieille chanson". Pour finir le concert en beauté, Desintegração était parfait car l'air du refrain nous trottera dans la tête jusqu'à la fin de l'après-midi... De quoi nous consoler de rater Jacco Gardner. En quelques minutes seulement, la plage se vide & on se dirige tous au Fort De Saint-Père. En Super Forme, bien sûr.
Alors qu'ils étaient déjà venus à La Route Du Rock en 2010 pour la collection hiver, les Local Natives reviennent cette fois-ci pour la collection été. "Bonsoir, nous sommes contents d'être ici!" lancent-ils dès leur entrée sur scène. Le très réussi World News, issu de Gorilla Manor, ouvre les hostilités. Hummingbird reprend vite le dessus, de Breakers à Black Balloons, en passant par le superbe You & I où les Local Natives nous gratifie d'un "you all look really beautiful". Sur Bowery, Matt Frazier fait monter la pression derrière ses fûts. Doucement mais sûrement, Bowery gagne en puissance. Et on en redemande! Avant d'entamer Airplanes, très bien accueilli par le public, Taylor Rice profite pour remercier La Blogothèque. Il faut dire que les Local Natives sont des habitués de La Blogothèque, & je ne résiste pas au plaisir de partager ce génialissime Concert à emporter.
Après avoir fait brillamment résonner leur pop indie (Heavy Feet, Warning Signs, Who Knows Who Cares...), les Local Natives nous chauffe "you are exciting for Nick Cave & The Bad Seeds, right?" D'ailleurs, il est déjà tant pour le groupe de LA de laisser la place à celui que tout le monde attend avec impatience... Même les meilleures choses ont une fin.
Pour voir le live des Local Natives à la Route du Rock, filmé par Arte, c'est par ici.
Nick Cave, fidèle à son indémodable costume noir & blanc, arrive sur scène la main levée accompagné d'un "hello". Concis, mais incroyablement efficace. Les yeux de tous sont remplis d'admiration lorsque les premières notes de We No Who U R de Push The Sky Away se font entendre. Charismatique, le crooner australien n'a pas besoin de fioritures pour nous laisser bouche bées. Et pourtant, dès Jubilee Street (le nouveau grand classique), Nick Cave occupe littéralement tout l'espace, n'hésitant pas à prendre de nombreux bains de foule. From Her To Eternity, à Deanna, en passant par le sublime Mermaids, Nick Cave & The Bad Seeds (d)étonnent. De sa voix puissante & prophétique, Nick Cave nous fait ressentir le poids des années que nous n'avons pas connu, des histoires d'amour que nous n'avons pas encore vécu mais que nous attendons tous. "We live in hope", comme il le chante si bien dans une version tout en retenue de Love letter. Sur le lancinant Higgs Boson Blues, Nick Cave est plus habité que jamais. Le concert touche à sa fin & c'est le mystique Push The Sky Away qui clôture ce très grand concert. Bravo les artistes!
Dans son petit short, Nic Offer de !!! (chk chk chk) donne le ton: l'ambiance sera décontractée & vitaminée. Une bonne dose d'énergie, un groove implacable & une guitare funky, l'équation de !!! est parfaite. Impossible de résister. Les jambes se dégourdissent, les bras s'élèvent... Même si les festivaliers font de leur mieux, Nic Offer reste indétrônable concernant les chorégraphies. Entre Californyeah, le très bon Even When The Water's Cold & Get That Rhythm Right, Nic Offer en profite pour rendre hommage à Nick Cave "for the legend Nick Cave!". Décidément, l'australien a fait l'unanimité.
Electric Electric porte bien son nom. A l'image de leur musique, purement inclassable, le concert est difficilement qualifiable. La recherche sonore & expérimentale de la noise côtoie l'énergie du math-rock, qui font les yeux doux à l’agressivité punk. Les lights hyperactives s'attachent à suivre les mélodies musclées du trio strasbourgeois, qui reposent sur des boucles aux changements sensibles mais constants. Vertigineux.
Cette journée bien remplie se termine avec Fuck Buttons. Immuables, Andrew Hung & Benjamin John Power se tiennent face à face: les lights hypnotiques & travaillées font le reste. Sur l'album déjà, on n'accrochait pas vraiment, alors c'est sans surprise que ce concert impersonnel nous laisse de marbre.
Pour voir le live de Fuck Buttons à la Route du Rock, filmé par Arte, c'est par ici.
Si tu aimes te déhancher sur une programmation pointue & éclectique, en ayant quelques grains de sable sagement cachés dans tes baskets en souvenir de la Plage Bon-Secours... Alors la Route du Rock est vraiment faite pour toi! Et comme l'organisation pense à tout, tu n'as pas à patienter un an, mais seulement quelques mois avant de retrouver la collection Hiver de la Route du Rock...
A très bientôt pour une interview d'Orval Carlos Sibelius,Enjoy... & play it louder!!
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