Le scoop est venu du Soir, l’un des principaux quotidiens de Belgique. Celle qu’on prenait pour Mischa Def
« L’histoire vraie d’une rescapée de la Shoah » s’affichait en quatrième de couverture du livre édité par Bernard Fixot, vendu à 200 000 exemplaires en France. Gage de vérité, le tampon du vécu donnait au récit tout son sens : une petite fille seule contre l’implacable machine nazie. Voilà qu’on sait que tout est faux. En recoupant la biographie de son père résistant et le témoignage d’une cousine retrouvée à Bruxelles, un journaliste belge s’est rendu compte de la supercherie. Mischa Defonseca s’appelle en fait Monique De Wael. Voici sa déclaration.
Monique de Wael se met alors à vouloir expliquer son canular. Les choses se gâtent. Non contente d’avoir été malhonnête avec ses millions de lecteurs mondiaux, et les quelques 500 000 spectateurs du film tiré de son livre, Monique se pose en victime : « A ceux qui se sentent trahis, je les supplie de se mettre à la place d’une petite fille de quatre ans qui a tout perdu, qui doit survivre, qui plonge dans un abîme de solitude… ». L’éditeur du livre la soutient même : « Misha a menti, mais son histoire n'est pas moins incroyable que celle de ces gens d'un héroïsme extraordinaire revenus des camps ». Même son de cloche du coté de chez Bac Film, qui s’est chargé de la distribution du long-métrage : « Ce conte tragique reste un bel exemple de courage et de persévérance contre l'adversité » affirme Mathieu Piazza, un des responsables de la maison de production. Quel courage ? Celui de mentir ?