Première béquille de Citizen Moore, les exagérations spectaculaires. « Des Américains qui prient tous les jours pour ne pas tomber malade » apprend-on dès l’introduction. L’image est choc : la plaie ouverte, un homme se recoud le genou tranquillement. L’air de dire, « je fais ça tous les jours ».
Autre péché mignon de Super Mike, les témoignages biaisés. Moore aime jouer de la corde populiste. Des victimes "victimisées" par sa caméra, des puissants insensibles à la misère humaine. Le message est efficace, simple à recevoir, mais la ficelle est sans doute moralement questionnable.
Sicko est aussi l’objet de raccourcis douteux. Les prisonniers de Guantanamo sont filmés jouant au football dans leur cages. Le commentaire off nous apprend que l’Etat américain met à leur disposition tout un appareillage sanitaire. Comment...Des prétendus terroristes mieux traités que les héros du 11 septembre.
L’humour de Moore sauve le documentaire. Il en fait un film partisan, et assumé comme tel. Moore ne fait pas de journalisme, il fait du militantisme. Il ne s'efface pas pour laisser parler les autres, il s'impose à l'écran, et ce faisant, il est plus honnête envers son public. Sicko, c'est sa vision. Partagée ou non, elle fait réfléchir. Et c'est déjà pas mal. Michael Moore s'explique dans cette vidéo, en anglais :
Pour les autres, voici la bande-annonce de Sicko en français, sorti le 17 octobre dernier :