Le monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower) est un film dont je n’attendais rien en particulier, mais qui m’a finalement mis sur le cul.
Le film est en fait l’adaptation d’un roman écrit à l’origine par le réalisateur, Stephen Chbosky. Il raconte l’histoire de Charlie, un adolescent totalement déprimé depuis qu’il a perdu son meilleur ami et qui n’est donc pas très chaud à l’idée de devoir rentrer au lycée. Le début de l’année scolaire s’annonce donc particulièrement difficile pour ce garçon qui trouve refuge dans la lecture et dans les lettres qu’il écrit à son ami imaginaire.
Le début de ce récit d’initiation laisse à craindre. Accompagné d’un solide sentiment de déjà-vu, je m’attendais donc à un sujet mille fois traité, accompagné d’une bonne dose de misérabilisme et de nombreux clichés. L’arrivée de Patrick et Sam dans le monde de Charlie va cependant faire basculer le film vers quelque chose de touchant et d’une justesse incroyable. Ce duo étonnant va se lier d’amitié avec ce garçon qui n’arrive pas à affronter le monde réel et pour qui tout va devenir d’un coup beaucoup plus respirable. La scène du passage en voiture dans le tunnel avec les vitres ouvertes et la musique à fond n’est à ce titre pas seulement symbolique, elle est tout bonnement grandiose et invite Charlie à se sentir vivant !
« In that moment, I swear, we were infinite »
En rendant ses personnages extrêmement attachants, Stephen Chbosky livre un film profondément humain, mêlant humour, tristesse et nostalgie. Mal dans sa peau, tourmenté, attendrissant et régulièrement bouleversant, Logan Lerman est parfait dans le rôle de Charlie. Ezra Miller (We Need To Talk about Kevin) est charismatique au possible dans le rôle de Patrick et insuffle beaucoup d’humour au récit. Quant à Emma Watson (Harry Potter), elle est sublime, envoûtante… divine ! L’intimité qui va naître entre ces trois personnages est très touchante et, arrivée à la fin du film, le spectateur n’a pas du tout envie de quitter Sam, Patrick et Charlie car il a totalement adopté ces trois freaks…
« On accepte l’amour que l’on pense mériter »
Au niveau cinématographique « The Perks of Being a Wallflower » n’est probablement pas un grand film car Stephen Chbosky ne révolutionne en rien la mise en scène. Mais il parvient à toucher le spectateur à travers ses personnages, tout en réveillant sa nostalgie des belles années… celles des premiers émois, des premières beuveries, du premier joint, celles des amitiés fortes, de l’insouciance, des guindailles et des conneries. Ajoutez à cela une fantastique bande-son (The Smiths, David Bowie…) et des références au Rocky Horror Picture Show qui ne feront que raviver ce sentiment auprès des quadragénaires et vous comprendrez pourquoi j’ai adoré ce film. Et pour couronner le tout, vers la fin de l’histoire, Stephen Chbosky donne une tournure surprenante à ce récit que l’on croyait si banal au début.
Un film qui m’a abandonné les yeux fermés, en me repassant « Heroes » de Bowie en boucle dans la tête !
« Ce n’est pas la destination qui est importante, mais bien le voyage »