Si
vous parlez de tourisme en Amapa, un des états amazonien, il est
fréquent que l'on ne comprenne pas... Les brésiliens eux mêmes sont
des touristes en leur pays, mais en premier on va dans la famille,
puis participer à des manifestations religieuses dont le Cirio de
Nazareth à Belem est un exemple majeur, enfin si certaines pousada
fleurissent en périphérie des villes, c'est pour la bagatelle sans
complexe de certains riches un peu volages.
Ainsi le tourisme est l'affaire de réseaux assez bien structurés au
Brésil. Mais ce n'est pas en pensant à un développement touristique
que les brésiliens font de la cuisine de rue, installent des
terrasses , mais pour le propre confort de leurs
congénères.
L'article du Monde du 15 aout 2013 (abonnés)
indique que le Brésil a accueilli dix fois moins d'étrangers que
l'Espagne, cinq fois moins que Paris...
L'article évoque la croyance dans le travail pour sa survie, le
manque d'envie de voyage des brésiliens par manque d'argent.
Si les plus riches partent en Europe pour ses produits de luxe et
sa culture, en héritage de la période faste du caoutchouc, les plus
pauvres n'hésitent pas au contraire de ce que dit l'article, à
"migrer" car il s'agit bien de migration pour trouver du travail.
Ainsi les fêtes de Noël (virado do ano) et de fin d'année sont des
moments privilégiés pour des retrouvailles, parfois endeuillées
magistralement par la corruption, comme lors du naufrage du Novo
Amapa, en 1981, avec 400 naufragés sur l'Amazone; le navire
retournant à Jari a touché un banc de sable dans la nuit et le
navire était surchargé, par simple désir de profit. Alors il n'est
pas étonnant que le peuple demande plus de confort et de sécurité
dans ses déplacements, même au quotidien pour se rendre au
travail.
L'autre obstacle au développement touristique est encore la volonté
de profit des entreprises produisant la bière et les alcools. La
bière est la plus consommée de manière populaire, et embrume les
esprits et provoque des accidents.
La religion évangélique essaie d'endiguer la vague, mais certaines
fêtes religieuses et de la crevette (Afua) voir:
http://www.youtube.com/watch?v=o0-wH2P9CGc
...acceptent facilement des beuveries , comme si les transes sprituelles nécessitaient de s'imbiber de cette façon. Une origine mystique à ces déplacement se trouve dans la recherche du roi enchanté, lire:
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0003-9659_1960_num_9_1_2684
La tradition du carnaval amène son lot de touristes , mais cet
événement majeur de la culture festive brésilienne ne semble pas
suffire à l'économie ; le seul projet est bénéfique pour la
population qui se prépare toute l'année avec les écoles de samba.
Les autres défilés de rue facilitent encore la consommation
d'alcool. (bière et rhum, cachasse)
Un tourisme écologique existe avec le fameux parc du Pantanal, mais
ce site est assez reculé et loin des voies aériennes majeures. Les
structures semblent en croissance, mais comme toujours, la
croissance touristique dans les lieux préservés naturels est plutôt
néfaste et il faut bien gérer l'aspect écologique.
Le journal de l'Amazonie ne peut cependant que s'allier aux
penseurs en faveur d'une action de paix entre les hommes, le
tourisme culturel au Brésil...
DD.