Je m’accoude à la fenêtre, lève les yeux vers le ciel, cherche les étoiles, les étoiles filantes et faire un vœu. Le ciel est voilé, mes voeux ne seront pas exaucés, pas ce soir, ce soir je me souviens.
Je me souviens d’un autre soir, un soir d’été, où tu n’en es allé, fuyant la canicule, où tu t’en es allé nager, et où la mer nous a rendu ton corps.
Tu t’en es allé, et tu nous a réunis. Et nous nous sommes découverts humains, blessés, profondément tristes de ta mort, heureux de nous découvrir étonnamment vivants.
Je me souviens de ces soirées, enveloppés dans l’obscurité, de nos volutes de fumée et nos mots qui s’envolaient vers les étoiles. Je me souviens de nos rendez-vous tacites, de cette planète rougeoyante qui nous fascinait. Je me souviens de nos conversations, de leur musicalité, de leur douceur.
Je me souviens, que je savais, qu’il me fallait accepter. Je savais que notre pilier s’était effondré, qu’il nous faudrait avancer seuls, seuls sans tuteur, que des liens s’étaient tissés, d’autres effilochés, que nous allions connaitre des déchirures, que certains allaient partir, que déjà leur cœur était ailleurs. Je savais
C’était le 16 août 2003, je me souviens, je pense à nous, à toi. C’était il y a dix ans et rien ne fut plus pareil
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