Bien sûr, il y a déjà eu, en mars dernier, une note d'orientation du Département du Trésor américain, établissant quelques règles élémentaires pour les différents participants à l'économie Bitcoin. Elle a d'ailleurs incité plusieurs opérateurs de "change" à procéder à un enregistrement officiel de leur activité. Autre épisode notable quoique anecdotique, en mai, le marché "Liberty Reserve" était brutalement fermé pour son implication dans des opérations de blanchiment et autres trafics douteux.
Progressivement, l'étau réglementaire se referme sur la monnaie virtuelle. Au début de ce mois, un fond d'investissement alternatif (hedge fund) opérant en Bitcoin, BTCST, souhaitait s'affranchir des contraintes pesant sur les activités relatives à des instruments financiers en arguant du fait qu'il ne traitait pas de "monnaie". Le juge fédéral consulté a rendu un avis opposé : selon lui, Bitcoin est effectivement une monnaie et tombe donc, en tant que tel, sous le coup des textes juridiques existants.
Plus récemment, le Département des Services Financiers de l'état de New York, capitale financière des États-Unis, a assigné une vingtaine de sociétés et d'investisseurs directement impliqués dans l'économie Bitcoin, afin d'obtenir des informations sur leurs modes de gestion interne. Le but de la manœuvre ? Vérifier que les principes en vigueur de lutte contre le blanchiment et la criminalité sont respectés, tout comme les mécanismes de protection des consommateurs.
Ce ne sont là que quelques exemples d'actions entreprises à l'encontre de la monnaie virtuelle. Il existe aussi des cas d'interdiction totale (en Thaïlande) ou encore des velléités, au sein de quelques administrations fiscales, de taxer les transactions… Toutes ces mesures prises en ordre dispersé montrent qu'une certaine panique est en train de saisir, dans le monde entier, des autorités financières qui voient avec inquiétude la montée en puissance de Bitcoin en mesurant fort bien leur incapacité à le contrôler.