Retour aujourd’hui sur Elysium, le deuxième long-métrage de Neill Blomkamp après District 9 en 2009. L’histoire se déroule en 2159, période à laquelle la population est divisée en deux catégories bien distinctes : les riches d’un côté, qui vivent sur une parfaite station spatiale appelée Elysium, et les pauvres de l’autre, qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. Max (Matt Damon), un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses – s’élever contre la Secrétaire Rhodes (Jodie Foster) et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.
Un peu plus de 3 ans après son premier long-métrage qui l’avait révélé aux yeux du grand public, c’est avec un nouveau film de science-fiction que le réalisateur sud-africain nous revient cette année. Et si celui-ci s’avère en général plutôt plaisant et agréable, il n’en demeure pas moins un cran en dessous de District 9. La faute essentiellement à son scénario convenu et prévisible. En effet, la trame principale de l’histoire manque nettement d’originalité et n’évite pas certaines grosses ficelles narratives. Néanmoins, ce n’est pas trop dommageable en soi car il vaut parfois mieux une histoire simple qui tienne la route qu’une histoire où les retournements de situation s’enchainent en même temps que les incohérences. Qui plus est, le film peut compter sur un aspect visuel travaillé pour compenser, le réalisateur parvenant une nouvelle fois à créer de toutes pièces un univers d’une grande richesse. Alors évidemment la vision proposée peut sembler extrêmement manichéenne mais l’environnement m’a tout de même paru crédible en ce qui me concerne.
Là où j’ai en revanche eu beaucoup de mal, c’est en ce qui concerne la mise en scène des séquences d’action. Je ne suis pas contre l’utilisation de la "shaky cam" lorsque cela se justifie (pour nous plonger au cœur de l’action par exemple) mais en l’occurrence, j’ai trouvé que le réalisateur en abusait vraiment. Et le résultat à l’écran est juste catastrophique puisqu’on a beaucoup du mal à distinguer ce qu’il se passe. Ça ne nuit pas forcément à la compréhension vu qu’on peut deviner la plupart du temps le déroulement de l’action mais l’ensemble manque tout de même cruellement de fluidité et de clarté. Sinon, côté casting, le résultat est totalement concluant puisque j’ai trouvé tous les acteurs vraiment convaincants. Matt Damon incarne avec conviction un héros prêt à tout pour arriver à ses fins, Jodie Foster en impose dans la peau d’une riche dirigeante sans scrupule et Sharlto Copley impressionne autant qu’il étonne en bad guy complètement barré. Ce dernier est d’ailleurs pour moi la révélation des deux films de Blomkamp tant il se montre à son avantage dans des registres pourtant très différents : l’humour et l’émotion pour District 9 et la folie pure pour Elysium.
En conclusion, sans pour autant être exceptionnel, Elysium est donc plutôt un bon film de science-fiction. Il souffre cependant de trop de petits défauts, notamment en matière de scénario et de mise en scène, que pour pouvoir prétendre à plus. Un film à voir donc pour se divertir sans forcément en attendre des tonnes.