Une physique axiomatique est une physique dont les fondements reposent sur un certain nombre d’axiomes, de propositions, de lois, de principes qui constituent son architecture générale. L’époque nous semble propice à une telle théorie générale après ces siècles d’expérimentations et de réussite spectaculaire. Le temps d’une synthèse générale est venu en effet pour mettre un peu d’ordre et de cohérence dans cette profusion de recherches, de théories, d’observations et d’expérimentations s’éparpillant dans toutes les directions.
Cela implique d’aller au plus simple, au plus fondamental qui consiste à penser ou repenser les lois et principes du mouvement des corps, puisque tel nous semble être l’objet propre de la science physique. La question première est alors de se demander à quelles conditions le mouvement d’un corps est possible. Un principe s’impose immédiatement : le mouvement d’un corps suppose qu’il puisse exister une résistance à son mouvement car si tel n’était pas le cas, une énergie infime suffirait pour qu’il atteigne une vitesse immédiatement infinie.
Jusqu’à présent, la seule résistance dont la physique a tenu compte était son inertie supposant toujours un rapport entre deux masses dont la plus puissante retenait et attirait l’autre et lui donnait ainsi sa valeur massive. Mais qu’en sera-t-il d’un corps qui s’éloignerait toujours plus de toute influence d’un autre corps, il ne cesserait d’accélérer s’il était mu par une même énergie et pourrait sans risque atteindre une vitesse très grande voire infinie : plus rien ne limiterait son mouvement. Ainsi, dans un espace vide de toute attraction, rien n’interdit l’illimité des vitesses. Comme on le constate la loi de l’inertie et donc celle générale du mouvement, ne peuvent être fondées sur les anciens principes de l’attraction gravitationnelle. Cette loi d’inertie doit être initiale, constitutive même du mouvement, se trouver à son origine. D’où ce nouveau principe : la loi d’inertie ne relève pas en propre de la masse, elle doit en être extérieur. Qui plus est, contrairement aux affirmations de la relativité, un corps ne saurait autolimiter son mouvement au prétexte qu’il augmenterait relativement de masse : il ne saurait être mu par une énergie dont l’augmentation aurait pour effet de freiner en proportion ce corps.
Si le principe d’inertie en son fond ne saurait relever de la matière, s’il doit par définition lui être extérieur, il faut se demander quelle est son origine véritable. Etant donné que ce corps se déplace dans un espace qui constitue sone extériorité même, il faut se demander dès lors qu’elles sont les propriétés de cet espace pour agir de fait comme une résistance inertielle. Car on ne saurait trouver ailleurs que dans les rapports entre un corps et l’Autre que lui-même l’origine de ce principe d’inertie. Car si l’espace n’agissait pas comme une résistance, il n’en couterait rien à un corps de s’y déplacer pour atteindre une vitesse immédiatement illimitée. Et si l’espace agit comme une résistance au mouvement des corps en son sein, il ne saurait être construit d’un rien, il ne saurait être le lieu du pur néant, du vide total, il doit bien être composé d’une substance qui aurait justement pour effet de freiner, de limiter le mouvement.
Ainsi, il devient possible de fonder une véritable loi du mouvement si on accorde à l’espace lui-même les propriétés première de l’inertie qui permettent de justifier le principe d’une vitesse limite qui est celle de la lumière. Dès lors, un corps en mouvement dans l’espace rencontre une résistance interne à cet espace qui augmente proportionnellement à sa vitesse pour atteindre un mur infranchissable qui est celui de la vitesse de la lumière.
En définitive, une physique axiomatique s’impose avec évidence pour constituer le socle d’une science physique assurée de ses fondements.