Le plus grand disque de house en 2013 ne sera pas signé Daft Punk (d’ailleurs, depuis l’implosif/explosif Homework, on peut considérer qu’il se sont éloignés de ce genre qu’ils auront tout de même couronné de leur propre couronne de lauriers) mais Terre Thaemlitz, également connu sous le nom de DJ Sprinkles.
Depuis son (premier et unique) album de 2008 Midtown 120 Blues, véritable chef-d’œuvre du genre, Sprinkles est assurément un nom extrêmement loué et vénéré. Seulement, rares sont ses publications, surtout les LP. En voici un nouveau, très peu de temps après son mix Where Dancefloors Stand Still qui avait déjà suscité énormément d’engouement auprès du public et des critiques en début d’année.
Queerifications & Ruins – Collected Remixes by DJ Sprinkles répertorie les meilleurs remixes de l’artiste, tous issus de travaux datant de ces dernières années, à savoir la période 2006-2013. C’est-à-dire, ante et post Midtown 120 Blues.
Le visuel de Queerifications & Ruins rappelle irrévocablement celui de Where Dancefloors Stand Still de par les couleurs, mais aussi celui de son album de 2008 même si ce dernier ne semblait pas un instant malsain, voire glaçant comme c’est le cas ici. On reste loin, heureusement, du visuel choisi pour sa compilation Routes Not Roots sortie sous un autre pseudo, K-S.H.E., très limite pour ce qui est de faire vendre des disques (et c’est bien pour ce motif que, pour le moment, je n‘arrive pas à avoir envie de me le procurer).
En deux disques, chacun composé de 7 titres retravaillés par Sprinkles, la route est longue, dépassant les 2h30 de musique. Impossible de ne pas entendre l’univers de Midtown 120 Blues par moments car, en effet, cette compilation revêt des atouts d’un véritables albums. Malgré tout, l’unité essentielle de l’album n’est pas présent ici : les ambiances évoluent certes avec naturel, mais surtout au bon vouloir du morceau original dès lors chamboulé par Thaemiltz.
Si globalement Queerifications & Ruins est une très bonne compilation, à la saveur d’un album original, il y a avec évidence des morceaux au-dessus du lot.
Avec cette belle compilation made in Japan, mais fort heureusement distribuée en Europe par Kompakt, le nom de DJ Sprinkles reçoit de nouveaux éloges, tellement mérités, et l’on ne peut qu’espérer un second album studio original de l’artiste. Mais n’attendons pas trop (im)patiemment, Thaemlitz est capable de nous laisser languir un très long moment. Profitons donc de ces dernières sorties, entre mix et remixes, sans oublier Midtown 120 Blues qui reste lui aussi d’actualité, si ce n’est davantage que ses dernières publications.