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La Cinquième Saison, film de Peter Brosen et Jessica Woodworth

Publié le 16 août 2013 par Onarretetout

La_Cinquieme_saison_afficheÇa commence comme un film belge : le face à face d’un homme et de son coq, « Chante Fred », dit l’homme, et le coq chie. L’hiver est là, on se prépare à en célébrer la fin. Chaque plan du film réserve une surprise. Ainsi s’installent l’ambiance, les personnages, la nature, champs et colline, bosquets et vols d’oiseaux noirs. Les jeunes Alice et Thomas ne roucoulent pas, ils hululent et leur baiser, dans le décor d’une carrière verticale bordée d’une eau sombre, est doux et sensuel. Thierry, lui, qui vient d’avoir 18 ans, est seul. Son flambeau n’arrivera pas à allumer le bûcher qui marque la fin de l’hiver. Le printemps ne viendra pas. Image après image, saison après saison, on guette la moindre feuille sur les arbres, en vain. Devant les ruches désertées, dans les vapeurs du nitrate épandu sur la terre stérile, malgré les fleurs en plastique et le chaos sur les routes, les hommes et les couleurs meurent. Pourra-t-on encore éviter l’inévitable ? Le philosophe, néerlandophone, vivant au gré des saisons en caravane, avec son fils handicapé, sera le bouc émissaire, on s’y attend puisqu’il faut toujours aux hommes un coupable. Et bien qu’il soit dit : « C’est la faute de personne. Non c’est la faute de tout le monde. » Et les oiseaux noirs aussi disparaissent, ne restent que les masques, de sinistre mémoire.

Film désespéré, dont on sort attentif au moindre cri dans les arbres, et qui s’achève un peu comme un texte de Kafka dans un cimetière envahi par les animaux. 


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