Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au crépuscule de Kazuo Ishiguro

Des piazzas italiennes aux collines de Malvern, d’un appartement londonien à l’étage feutré d’un hôtel sélect de Hollywood, ce cycle sublime de nouvelles explore l’amour, la musique et le temps qui passe. Les personnages décrits sont des musiciens de rue, des stars déchues et des rêveurs, chacun en quête intime, chacun dans un moment de vérité. Comme le rythme de la musique qu’il évoque, imprégné de thèmes obsédants, le quintette résonne de questions spirituelles et éternelles : le combat humain pour s’éloigner du désenchantement, et pour préserver intact le charme de la vie, même quand les relations s’embourbent et que les espoirs de jeunesse s’émoussent.

J’ai retrouvé à travers ce recueil de 5 nouvelles le style épuré et mélancolique d’Ishiguro, découvert avec Auprès de moi toujours dont j’avais aimé le roman et l’adaptation cinématographique.
L’auteur traite ici de plusieurs thèmes qui lui sont chers : la frustration, le décalage entre le désir et la réalité…
Le lien entre toutes ces nouvelles : la musique. En effet, la plupart des personnages sont musiciens ou ont une histoire particulière avec celle-ci. Il est bien souvent question de la difficulté à être un musicien reconnu d’ailleurs, la plupart des protagonistes jouant dans les bar ou les restaurants malgré leur talent. Il est ainsi question de quête de reconnaissance et de succès. L’un des personnages ira même jusqu’à recourir à la chirurgie esthétique pour (re)conquérir sa femme et un éventuel public. Des histoires somme toute assez légères, ou du moins basés sur des faits légers mais écrits non sans une certaine intensité.
Ces nouvelles explorent également bien d’autres thèmes tels que l’amour et le temps qui passe, et ce avec une certaine amertume. Les couples dont il est question sont tous sur le point de se séparer, si ce n’est pas déjà le cas.
Les relations entre les personnages sont ainsi mises au premier plan avec une grande justesse même s’il m’est arrivé de trouver les personnages très dur entre eux. Ils font parfois preuve d’une franchise qui m’a laissé perplexe. Notamment dans la nouvelle intitulée « Advienne que pourra » où les personnages, un couple de longue date et un ami d’enfance sont particulièrement durs les uns envers les autres, à la fois froids, distants et très critiques.
La nouvelle que j’ai préféré est « La colline de Malvern ». Dans celle-ci, Kazuo Ishiguro suit le parcours d’un jeune musicien qui n’arrive pas à percer. Il se retire à la montagne, travaille en tant que serveur chez sa sœur et tombe sur des clients irascibles, eux-mêmes musiciens ils sont les seuls à aimer sa musique. Il y a de l’humour dans cette nouvelle, des lieux et des dialogue qui m’ont plus.
Ce que je retiens de ce recueil c’est une certaine ambiance, des personnages forts, et des lieux magnifiquement décrits.