Michel Dufois: L'affaire de l'homme sans tête

Publié le 29 avril 2008 par Bigounours

Samedi 22 juillet 1995. Michel Dufois, 22 ans, originaire de Vauders dans l' Yonne se rend dans le département du Loiret pour assister au mariage de François, un ami d'enfance. Selon ce dernier, Michel quitte la salle où a eu lieu la fête passablement émêché le dimanche 23 juillet en fin d'après-midi. Plus personne ne le reverra vivant. Son corps décapité est retrouvé le mardi 25 juillet dans le canal de Nargis, près de Montargis (Loiret) non loin de la salle des fêtes. Deux jours plus tard, on repêche sa tête dans ce même cours d'eau.

L'enquête conclut très vite à un accident ou un suicide. La décapitation aurait été causée par une hélice de bateau. Et quelques jours plus tard, le Procureur de la République de Montargis classe le dossier.

Sous le choc, Roger Dufois, le père de la victime, s'en tient dans un premier temps à la version des gendarmes. Mais après quelques semaines certaines incohérences lui sautent aux yeux et l'agriculteur retraité va peu à peu se forger la conviction que son fils a été assassiné.

Deux évènements sont à l'origine de ses doutes. En discutant avec un éclusier trois semaines après le drame, celui-ci lui explique que si Michel était passé dans l'hélice d'un bateau, il aurait été "haché comme du saucisson". De plus, personne ne l'a informé que la tête de son fils avait été retrouvée. Il l'apprend un peu par hasard lorsqu'un gendarme lui affirme qu'elle a été placée dans le cercueil avant son inhumation.

Dans son site internet, Roger Dufois répertorie toutes les incohérences qu'il a relevé dans le dossier:

Traces de coups ?

Aucune autopsie du corps de Michel n'a été pratiquée au moment de sa découverte. Cependant le médecin qui l'a examiné a relevé plusieurs traces pouvant s'apparenter à des traces de violence dont une luxation des deux épaules, un thorax enfoncé ainsi que plusieurs plaies et hématomes. Un an plus tard le corps est exhumé et autopsié mais le médecin légiste conclut qu'il lui est impossible de donner la cause du décès après plusieurs mois.

Michel Dufois était-il déjà mort le dimanche matin ?

Un habitant de Bérule ( Aube) connaissant la famille Dufois qui vit à quelques kilomètres de là, déclare avoir appris le décès par noyade de Michel Dufois le dimanche matin vers 10 heures. Ce serait le petit ami de l'ex-fiancée de Michel qui le lui aurait appris en passant le voir comme il le fait tous les dimanches. Pourtant plusieurs témoins de la noce affirment que Michel était encore en vie dimanche soir puisqu'il aurait tenté de partir au volant de son Alfa Roméo en état d'ébriété et que le marié l'en aurait empêché.

Les mystères autour de la voiture de Michel

Selon les mariés, François aurait retiré les clés de contact de l'Alfa Roméo alors que Michel Dufois venait de s'installer au volant, en passant le bras par le toit ouvrant. Or une expertise a conclu que compte tenu de la position et de l'angle d'ouverture du toit, il était physiquement impossible d'atteindre le contact en passant le bras par là. Par ailleurs, des traces brunâtres qui pourraient être du sang, ont été découvertes dans le véhicule par des enquêteurs engagés par Roger Dufois.

Toujours selon le père de la victime, la chemise portée à la noce par Michel a été retrouvée lavée et repassée sur le siège passager de l'Alfa Roméo.

Enfin, Jean-François Abgrall, enquêteur privé connu pour son rôle déterminant dans l'affaire Francis Heaulme, a retrouvé un ticket de caisse dans le véhicule daté du lundi 24 juillet soit le lendemain de la mort présumée de Michel Dufois ainsi que des mégots de cigarettes ne correspondant pas à la marque fumée habituellement par la victime. Quelqu'un aurait-il utilisé la voiture après la mort du jeune homme ?

Persuadé que la mort de son fils n'est ni accidentelle ni causée par un suicide, Roger Dufois ne cesse depuis de se battre pour que le dossier soit rouvert.

A consulter: Le site de Roger Dufois

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